Après avoir repris la conserverie Delpierre Mer et Tradition, Pascal Cochez explique sa stratégie
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Après avoir repris la conserverie Delpierre Mer et Tradition, Pascal Cochez explique sa stratégie

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À la barre du tribunal, le Valenciennois Pascal Cochez a repris le site en liquidation Delpierre Mer et Tradition, localisé à Hesdin-l'Abbé. En le rebaptisant Petit Pierre, il compte réaliser un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros d'ici à cinq ans.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le tribunal de commerce a confié à l'industriel valenciennois, Pascal Cochez, les clés de la conserverie boulonnaise Delpierre Mer et Tradition, placée en redressement judiciaire depuis septembre. En la reprenant, le dirigeant décide aussi vite de changer le nom de l'entreprise pour la recentrer sur sa marque de produit propre : Petit Pierre.

82 emplois sauvegardés

Le repreneur, Pascal Cochez, à la tête du groupe Cochez spécialisé notamment dans la métallurgie, le bureau d'études et process, la chaudronnerie-tuyauterie, le transport et le génie civil, signe donc la reprise de la conserverie de thon et maquereaux et prévoit la sauvegarde de 82 emplois sur 139, sachant que d'ici fin 2017 l'effectif devrait atteindre les 90 salariés. Il détiendra 51 % des parts de l'entreprise, tandis que la famille Delpierre en conserve 34 %, les 15 % restants étant aux mains de divers investisseurs dont le dirigeant ne communiquent pas les noms. L'ancien dirigeant, Thierry Delpierre, occupe dorénavant le poste de directeur du développement dans la nouvelle organisation. La reprise de la conserverie d'Hesdin-l'Abbé s'inscrit dans « une logique de croissance du groupe, au sens large », fait savoir Pascal Cochez.

Une logique de groupe

« Le groupe Cochez est spécialisé dans le service industriel auprès de sites de la région des Hauts-de-France. Dans la stratégie d'ensemble, j e voulais devenir o pérateur d'un site industriel. No us étions prestataire, désormais nous sommes dans l'opérationnel avec cette acquisition », ajoute le repreneur du site liquidé. « J'ai remporté l'appel d'offres devant un grand nom de la conserverie en capitalisant sur la marque propre de l'usine », précise Pascal Cochez.

Efforts de R & D

Jusqu'à la reprise, 90 % des conserves de poissons sorties de l'usine boulonnaise l'étaient sous marque distributeur. « La marque propre, Petit Pierre, qui existe depuis 1933 proposait jusqu'ici un produit phare dans le paysage boulonnais : le filet de hareng à la sauce tomate. Je veux inverser cette tendance sur une proportion 50-50 % entre les marques clients et notre propre marque. Ce qui va nécessiter des efforts en R & D pour l'élaboration de nouvelles recettes et des actions commerciales progressives ». Pour réaliser cet objectif, Pascal Cochez s'est fixé cinq ans. « C'est le minimum pour réorganiser une conserverie qui produit le plus en France pour la grande distribution. À titre d'exemple : elle détient la première place de marché en maquereaux sur le segment des marques de distributeurs ». L'usine, livrée en 2006, ne nécessite pas d'investissements productifs pour améliorer son parc machines. « Le site est bâti pour sortir 100 millions de boîtes par an, l'an dernier il en est sorti 30 millions de boîtes. Pour 2017, qui sera l'année de la transition et de l'équilibre où je prévois un résultat net de 300 000 euros, je prévois de sortir 21 millions d'unités, étant donné que nous avons supprimé toutes les lignes de production déficitaires », explique Pascal Cochez. Le dirigeant prévoit un plan d'investissements triennal d'au moins 1 million d'euros pour lancer une dynamique R & D, renouveler les gammes et élaborer de nouveaux produits dans un contexte où le prix du thon et du maquereau connaît une hausse d'au moins 30 %.

D'ici à cinq ans, visant un taux d'utilisation du site de 50 %, Pascal Cochez table sur un chiffre d'affaires d'au moins 40 millions d'euros. « Un niveau déjà atteint par Delpierre Mer et Tradition à une époque. » Pour enrayer la perte de résultat net - se chiffrant à moins 3 millions d'euros en 2016 sur un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros pour 140 personnes - le dirigeant s'attaque également à la diversification des sources d'approvisionnement : les pays du Nord de l'Europe pour le maquereau, l'Asie pour le thon. Le gérant a obtenu une avance de 400 000 euros du conseil régional et fait savoir qu'il est parvenu « à négocier le rachat progressif d'un peu plus de 2 millions d'euros de stocks gagés par les fournisseurs ». Le groupe familial Cochez compte quatre entreprises industrielles (Temi, Sogem, Sitca, Remco). Il réalise 11 millions d'euros de chiffres d'affaires et emploie 103 salariés.

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