Le groupe nordiste Cochez (CA 2020 : 30 M€, 200 salariés) va pouvoir reprendre Caddie (CA 2021 : 12 M€). Le tribunal judiciaire de Saverne lui a donné son feu vert. Le 4 avril 2022, le fabricant de chariots de Dettwiller, dans le Bas-Rhin, intégrera donc le giron du groupe industriel valenciennois.
Historiquement positionné sur le service aux industries (bureau d’études, transport exceptionnel, travaux publics, tuyauterie, etc.), le groupe Cochez a déjà repris les dentelliers calaisiens Noyon et Desseilles en 2019 et la société boulonnaise Petit Pierre (ex-conserverie Delpierre Mer et Tradition) en 2018. "Cochez est un industriel, il va apporter ses compétences en matière de gestion du prix de revient", commente Claude Maxime Weil, l’administrateur judiciaire.
750 000 euros de fonds propres
Pour cette reprise, le groupe Cochez, qui détiendra 66 % des parts, s’est associé au président actuel de Caddie, Stéphane Dedieu, et à plusieurs sous-traitants du fabricant de chariots. Stéphane Dedieu détiendra ainsi 6,8 % du capital, tout comme Michele Fontana, PDG de Bertoldi Aldo SRL, le distributeur de la marque Caddie en Italie, Ralf Klenk, cofondateur de la société de services informatiques allemande Bechtle AG, Markus Krause, à la tête de la société Proshop qui deviendra le distributeur de Caddie en Allemagne, et enfin Eliseo Pavone, à la tête de Caddie Hotel, une société italienne qui commercialise les chariots dédiés aux hôtels.
Ensemble, ils apportent 750 000 euros de fonds propres et garderont 113 collaborateurs sur les 139 actuels. Les pouvoirs publics ont souhaité soutenir l'industriel français, dont l'actionnaire à 70 % était le groupe polonais Damix depuis 2018. Ainsi, la Région Grand Est apporte 452 000 euros d’aide à la reprise (avance remboursable) et l’État 418 000 euros en prêt bonifié sur six ans à taux modéré.
Se focaliser sur la production
Pascal Cochez, PDG du groupe Cochez, deviendra le président de Caddie. Stéphane Dedieu restera au conseil d’administration, mais n’exercera plus de fonctions opérationnelles. "Nous allons, dans un premier temps, nous focaliser sur le réapprovisionnement et la production, explique ce dernier. Nous avons 5 millions d’euros de commandes, soit environ trois mois de travail devant nous."
Une renégociation tarifaire va également être entamée avec les clients, avec une augmentation des prix de 15 % en moyenne. Caddie va ensuite tenter de se diversifier, tout en restant dans l'industrie du fil de fer. "Nous allons réintégrer des produits qui avaient été externalisés, comme les chariots de manutention qui étaient produits en Pologne. Nous voulons aussi nous lancer dans une nouvelle activité, le mobilier et design", explique Stéphane Dedieu.
Le président actuel de Caddie était, en février 2022, le seul à avoir déposé une offre ferme de reprise aux côtés de ses associés. Malgré les trois dépôts de bilan de Caddie en 2012, 2014 et 2022, l’administrateur judiciaire Claude Maxime Weil se veut positif concernant l’avenir du fabricant de chariots : "l’outil de travail est là, le déménagement [de Drusenheim à Dettwiller, NDLR] a été fait, les investissements ont été faits. Le grand avantage aujourd’hui, c’est que la grande distribution commençait à acheter des chariots en Inde et en Chine mais, qu’avec le coût du transport, ce n’est plus possible".
