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La Brasserie Castelain croît plus vite que son marché
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La Brasserie Castelain croît plus vite que son marché

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Forte d’une croissance de 20 % ces cinq dernières années, la Brasserie Castelain croît plus vite que le marché français de la bière. Cette entreprise familiale du Pas-de-Calais, qui emploie 40 salariés, parie sur le lancement de nouvelles bières pour maintenir son rythme de développement.

La Brasserie Castelain produit 95 000 hectolitres de bière dans le Pas-de-Calais chaque année — Photo : Elodie Soury-Lavergne / Le Journal des Entreprises

Fondée en 1926, la Brasserie Castelain doit sa longévité à sa marque de bière phare, la Ch’ti. Lancée il y a déjà quarante ans, alors que la tendance n’était pas du tout aux bières de garde, cette marque a permis la survie de l’entreprise familiale installée à Bénifontaine, dans le Pas-de-Calais. « Sans la Ch’ti, la brasserie Castelain n’existerait plus. Il y avait à cette époque un phénomène de concentration ou de disparition des petits brasseurs », souligne la dirigeante, Annick Castelain, qui a passé la main, début juillet, à son neveu Nicolas Castelain. La Ch’ti représente encore 50 % des 95 000 hectolitres produits chaque année par la brasserie. Bientôt centenaire, celle-ci emploie 40 collaborateurs, avec un chiffre d’affaires 2018 de 14,5 M€, en croissance de 20 % ces cinq dernières années.

Des ambitions fortes

Ce rythme de développement, Nicolas Castelain entend bien le maintenir. Il faut dire que depuis le lancement de la Ch’ti, la situation du marché français de la bière s’est totalement inversée : « La France compte 1 600 brasseries, dont la moitié n’existait pas il y a cinq ans ! », constate Annick Castelain. Après avoir longtemps été à la traîne, le marché français de la bière est en plein essor, tandis que le marché belge, lui, régresse. Dans un tel contexte, il n’est pas étonnant que la brasserie familiale, installée près de Lens, affiche de fortes ambitions : « Le marché français de la bière est actuellement le plus dynamique d’Europe, avec une croissance annuelle de 12 voire 13 %. Notre défi, c’est de continuer à croître plus vite que ce marché », lance le jeune dirigeant.

Pour y parvenir, la brasserie compte étendre son réseau de distribution, en France comme à l’international. « Il existe de nombreux pays consommateurs de bières que nous n’avons pas encore défrichés », indique Annick Castelain. L’international représente pour le moment 8 % du chiffre d’affaires, avec 16 pays déjà séduits. En France, Nicolas Castelain veut aussi adresser de nouveaux marchés en plein développement, comme les réseaux de cavistes, les magasins spécialisés dans le bio ou encore l’événementiel (festivals, traiteurs, etc.).

Lancement de nouvelles bières

Pour remplir ces objectifs, la brasserie lance de nouvelles bières. Fin juin, elle a démarré la commercialisation d’une version 100 % sans alcool de la Jade, sa bière biologique née en 2015 et qui représente désormais 30 % de sa production. « Les bières sans alcool ont connu sur un an une croissance de 27,1 % en valeur », précise le dirigeant. La brasserie vient également de lancer la Cadette, une bière au design néo-vintage, destinée à séduire les cafés, hôtels, restaurants et certains pays comme le Royaume-Uni ou les États-Unis. Enfin, une Castelain premium, vieillie en fût de chêne durant 15 mois, sera commercialisée cet automne dans les réseaux de cavistes. En prévision de ces développements, la brasserie a investi 7 M€ dans son outil de production ces cinq dernières années. Plus récemment, elle a investi 1,1 M€ dans de nouvelles cuves, afin d’augmenter de 4 000 hectolitres sa capacité de production pour les bières de garde.

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