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Heineken fait de sa brasserie nordiste un site pilote pour la décarbonation
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Heineken fait de sa brasserie nordiste un site pilote pour la décarbonation

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Heineken va tester en avant-première sur sa brasserie de Mons-en-Barœul un nouveau procédé industriel lui permettant de valoriser ses drêches. Utilisées dans une chaudière biomasse, les fibres issues de ces résidus de brassage alimenteront le process, réduisant le recours au gaz.

La Brasserie du Pélican, à Mons-en-Baroeul, a intégré le groupe Heineken en 1986 — Photo : Heineken

Le géant néerlandais de la bière Heineken (36,3 Md€ de CA 2023) s’apprête à investir sur son site de production de Mons-en-Barœul, dans le Nord, pour y tester un dispositif pilote, lui permettant de recycler ses drêches. Ces co-produits de brassage, formés de résidus d’orge, vont être traités sur site grâce à la mise en place d’une technologie brevetée, mise au point par le groupe belge Duynie, partenaire d’Heineken. Les drêches représentent 85 % du volume de co-produits généré par les brasseries Heineken, et à l’échelle de l’Union européenne, l’industrie de la bière en produit 3,5 millions de tonnes chaque année, précise un communiqué.

Au sein de la brasserie du Pélican, à Mons-en-Barœul, sont brassées les bières Heineken, Pelforth, ainsi que les gammes Desperados et 33 Export. Le site emploie 300 personnes, et a produit 3,04 millions d’hectolitres de bière en 2023.

Le montant de l’investissement, subventionné par la Commission Européenne dans le cadre du programme Life visant à promouvoir l’innovation en faveur du climat, n’est pas précisé.

Double valorisation

À l’issue du brassage, cette nouvelle ligne fera cheminer les drêches par différents mixeurs, centrifugeuses, décanteurs et presses, pour en séparer mécaniquement les protéines des fibres. Les drêches sont ainsi doublement valorisées : d’une part, les protéines sont raffinées en vue d’obtenir un produit final concentré à plus de 70 %, ce qui autorise leur utilisation dans l’agroalimentaire.

D’autre part, les fibres servent de combustibles pour produire de l’énergie biomasse sous forme de vapeur, réinjectée dans le processus de production en circuit fermé.

Ce procédé, baptisé Circle, devrait être opérationnel dès 2025 sur le site. Heineken, qui a déjà réduit la consommation énergétique de sa brasserie de Mons de 30 %, prévoit de réduire de 50 % ses émissions de CO2 liées à l’utilisation d’énergies fossiles, principalement du gaz naturel, pour sa production.

À l’issue du test, le programme a pour ambition d’être déployé à plus grande échelle, sur six brasseries Heineken à horizon 2027. À terme, le groupe a la volonté d’étendre son initiative Circle au plus grand nombre de brasseries possible, en Europe et dans le monde.

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