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Coronavirus : malgré la crise, Embaljet continue de se projeter dans l'avenir
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Coronavirus : malgré la crise, Embaljet continue de se projeter dans l'avenir

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Malgré le confinement, Fabienne et David Toffolo, qui ont repris la société Embaljet il y a dix ans à Plouguerneau, ont continué à fournir l'industrie agroalimentaire en coquilles Saint-Jacques vides. Optimistes, ils continuent de se projeter dans l'avenir, entre gestion de la crise au jour le jour, et diversification et amélioration de leur outil de production.

— Photo : © Embaljet

« Nous revalorisons des coquilles Saint-Jacques naturelles qui ont été décortiquées sur les côtes de la Manche, afin de les commercialiser sous forme de contenants pour l’industrie agroalimentaire et les artisans traiteurs », entame David Toffolo, qui a repris la société Embaljet (15 salariés, 2 M€ de CA) en 2009 avec sa compagne. Chaque année, ce sont ainsi près de 20 millions de coquilles qui sortent de leur usine, après avoir été désinfectées et calibrées. Une activité relativement épargnée par la crise sanitaire qui touche pourtant des pans entiers de l’économie.

« Nous marchons sur des œufs car les tendances restent fragiles »

« Nous restons bien entendu méfiants sur le long terme, mais à ce jour nous n’avons pas été fondamentalement impactés car les canaux de commercialisation de nos produits restent ouverts, à savoir essentiellement la grande distribution et les charcutiers-bouchers-traiteurs », confie celui qui doit cependant faire face à d’autres problématiques en amont : approvisionnements, délais, pièces détachées… « L’approvisionnement en matière première a tenu le coup jusqu’à présent, mais nous ne sommes pas à l’abri d’une panne sur notre ligne de production, d’un manque de cartons ou de ruban adhésif, ou de problèmes logistiques… Nous n’avons pas été trop perturbés jusqu’à présent mais nous savons que nous marchons sur des œufs car on reste sur des tendances fragiles », avance-t-il prudemment.

L’anticipation comme maître-mot

Une prudence qui va de pair avec une nécessaire anticipation. « Nous avions planifié une phase d’arrêt de 15 jours entre avril et mai, que nous avons pu décaler une semaine après le confinement. Notre objectif était de pouvoir prendre du recul, en sachant que nous étions à jour sur nos stocks et sur nos commandes. Nous avons passé une semaine à tout anticiper vis-à-vis de nos clients et fournisseurs, mais aussi à travailler sur les mesures barrières pour protéger nos équipes. Nous nous sommes fournis en visières, en masques, nous avons installé des plaques de Plexiglas sur les postes sensibles, déplacé la salle de pause dans une salle plus grande et aérée, etc. Nous étions déjà prêts il y a plus d’un mois, et nous avons prévu une nouvelle phase d’arrêt d’ici une quinzaine de jours pour permettre à nos équipes de bénéficier de congés en dehors du confinement. Nous allons désormais affiner nos procédures internes en fonction du protocole national de déconfinement pour les entreprises que nous avons reçues dimanche ».

Sortir de la coquille

Et malgré la crise actuelle, David et Fabienne Toffolo continuent à se projeter dans l’avenir. Après la sortie récente des Finistère Angels du capital de l’entreprise, - lesquels y étaient entrés pour accompagner la reprise et maintenir l’effort d’investissement annuel de 2 à 4 % du chiffre d’affaires -, le couple se concentre désormais sur la production, la relation clients, mais aussi la diversification de son activité. « Nous savons que nous ne pouvons pas espérer une croissance à deux chiffres car nous sommes sur un marché de niche. Notre préoccupation première reste d’améliorer en permanence nos outils, nos équipements, nos façons de travailler et nos conditions de travail. Mais nous réfléchissons aussi beaucoup à des opportunités de diversification comme le broyage des coquilles pour en faire du paillage d’ornement, l’utilisation de fibres végétales pour concevoir de nouveaux contenants de façon industrielle… Ou encore plus récemment la revalorisation des pots et terrines en céramiques de nos clients, ce qui demande un énorme travail, notamment sur le plan logistique pour récupérer les contenants usagés. Le recyclage, la réutilisation et la revalorisation sont dans l’air du temps… », conclut David Toffolo.

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