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Aéroports de Brest et Quimper: les perspectives pour 2018
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Aéroports de Brest et Quimper: les perspectives pour 2018

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Investissements, perspectives à Brest et Quimper, Notre-Dame-des-Landes... À l'occasion des dix ans de l'inauguration du nouvel aéroport de Brest-Bretagne, Frank Bellion est revenu ce vendredi sur les principaux dossiers à venir en matière de transport aérien dans le département.

— Photo : Jean-Marc Le Droff

Quelles sont les perspectives de l'aéroport Brest-Bretagne pour l'année 2018?
Frank Bellion : Nous allons nous efforcer de pérenniser l'existant, et de développer des destinations vacances comme les vols directs vers Fort-de-France à partir de cet hiver. Nous allons aussi prochainement lancer une ligne vers Lille à partir du 25 mars, ou encore un vol quotidien vers Marseille, qui arrive désormais à égalité avec Lyon en termes de fréquentation. Volotéa prévoit d'ouvrir une ligne vers Figari, d'autres destinations comme Agadir ou Ténérife seront prolongées, et le programme vers la Grèce va s'étoffer avec l'ajout de lignes vers Athènes et Corfou. D'autres destinations devraient par ailleurs arriver, notamment vers la Bulgarie, Venise et Rome ou encore Bucarest.

À quoi seront destinés les 15 millions d'euros d'investissement prévus sur l'aérogare de Brest sur les cinq prochaines années?
F.B.: Au réaménagement des commerces et des accès à l'aérogare, et côté pistes au réaménagement des parkings afin de permettre aux moyens-porteurs de pouvoir repartir sans avoir besoin d'être repoussés, ce qui permettra aux compagnies d'économiser sur ce poste. Nous allons aussi améliorer le parcours client en ouvrant par exemple l'année prochaine un salon VIP pour les personnes qui ont besoin de travailler au calme dans l'aéroport, et en améliorant l'espace enfants. Nous réfléchissons par ailleurs à d'autres services qui pourraient bénéficier à la zone d'activité de Prat-Pip, comme l'entretien ou le lavage de véhicules.

Quels actions vont être menées pour redresser la barre à Quimper, dont vous assurez aussi la DSP au sein du consortium Rein Lusk?
F.B.: L'aéroport de Quimper accueille autour de 85.000 passagers par an, alors qu'il en accueillait 130.000 quand Vinci a commencé à s'en occuper. C'est principalement dû au manque de confiance des passagers en termes de fiabilité. Il nous faut donc restaurer cette confiance, ce qui passe en premier lieu par une ligne Quimper-Paris qui soit fiable et assurée par des avions de qualité. La Région et la communauté de communes de Quimper tiennent vraiment à cet aéroport. Nous avons pris la décision de faire des investissements importants, mais uniquement si nous avons la certitude que Hop! Air France maintienne sa ligne. Nous les avons vus il y a un mois, mais nous attendons une réponse précise dans le courant du premier trimestre 2018.

Quelle est votre opinion sur le dossier de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes?
F.B.: Sur le plan politique, je pense que la décision aurait dû être prise il y a bien longtemps. On assiste là à quelque chose de surprenant avec un nombre de recours impressionnant qui ont tous été purgés, une consultation qui a été menée, et deux gouvernements successifs qui n'ont pas été capables de trancher. Ce n'est pas vraiment bon signe pour notre démocratie. Il est urgent qu'une décision soit prise.

Un tel projet peut-il avoir des répercussions sur l'aéroport de Brest-Bretagne?
F.B.: Nous avions fait réaliser une étude d'impact il y a huit ans, qui montrait que les répercussions seraient faibles. Il ne faut pas oublier qu'à l'origine, en dehors de soulager Nantes qui est saturé, ce projet avait pour objectif de désengorger Orly et Roissy. Irriguer l'Ouest de la France avec un outil nouveau et performant ne peut que dynamiser l'économie locale. Le monde économique a pris depuis longtemps position en faveur de cet outil, tout comme une bonne partie du monde politique. Le dernier rapport n'a pas tranché entre un réaménagement de l'existant ou une construction nouvelle: chaque option a ses avantages et ses inconvénients. Moi, j'ai une vision économique de la chose et je suis favorable à ce que cet aéroport puisse se faire. Quelle que soit l'option retenue, les travaux seront importants, mais on raisonne sur 80 ans. Après, bien sûr, il faudra être vigilant pour éviter qu'une barrière supplémentaire vienne se mettre entre l'Est et l'Ouest de la Bretagne.

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