Les délais de paiement vont-ils finir par déraper ? D’après l’observatoire public qui les surveille, cette inquiétude revient en tout cas hanter les entreprises. Jusqu’ici, pourtant, elles ont tenu bon, "malgré les tensions d’approvisionnement et le retour de l’inflation". Fin 2022, les retards s’élevaient ainsi à 11,7 jours en moyenne (soit -0,7 jour sur un an), quasiment à leur niveau d’avant-coronavirus (+0,3). Avec parfois des reculs spectaculaires, notamment dans l’assurance et la finance (-3,4 jours, comparé à 2021) et les services aux entreprises (-2,1). Autre signal positif : la part des retards de plus de 30 jours fluctue de nouveau autour des 6 %, comme avant la pandémie. Las, un "retournement de tendance" semble s’être amorcé au dernier trimestre, avec un allongement des paiements hors délai dans toutes les entreprises (sauf TPE et petites PME). Déjà mauvaises élèves, les plus grandes sociétés ont ainsi accru leurs retards d’1,2 jour en seulement trois mois. Les collectivités territoriales et les hôpitaux publics, eux, n’ont pas attendu l’automne : sur tout 2022, leurs délais moyens de paiement a bondi d’1,3 jour. Une dégradation attribuée directement à l’inflation.
