Interrogé le 11 juillet, à l’Assemblée nationale, par le député de la Loire Quentin Bataillon, Bruno Lemaire a pris pour la première fois la parole sur l’avenir tourmenté de Casino (208 000 salariés ; 33,6 Md€ de CA en 2022). Le ministre de l’Économie a évoqué les deux propositions de renforcement des fonds propres du distributeur stéphanois faites par le duo Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière (EP Global Commerce a.s. et Fimalac), et par le trio Xavier Niel, Matthieu Pigasse, Moez-Alexandre Zouari (3F Holding). "Les deux sont solides mais l’État n’a pas à prendre parti pour une proposition ou une autre", a indiqué le ministre avant de préciser toutefois que l’État sera attentif à "la solidité du projet industriel" d’une part et à l’emploi, "notamment l’avenir des 50 000 salariés du groupe" en France ainsi que "l’avenir des 1 500 salariés du groupe à Saint-Etienne".
Vers des offres révisées ?
Dans cette optique, les prétendants à la reprise du géant stéphanois de la grande distribution endetté à hauteur de 6,4 milliards d’euros (+3 milliards pour sa holding de contrôle Rallye) ont fait savoir qu’ils étaient prêts à revoir leur copie respective. "Nous allons soumettre une offre révisée", a confié Matthieu Pigasse à nos confrères des Échos. "Nous sommes dans une logique partenariale ouverte à tous sans condition de niveau de détention de capital. Nous avons entendu les remarques et sommes prêts à faire évoluer notre offre", a précisé le banquier d’affaires, au lendemain d’une réunion du comité interministériel de restructuration industrielle qui s’est tenue à Bercy avec les créanciers du groupe et les repreneurs potentiels.
Le quotidien économique ajoute que l’offre faite par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et la société Fimalac pourrait, elle aussi, être revue à la hausse. Sans en préciser davantage sur le sujet. Pour rappel, le duo de milliardaires se propose de renforcer les fonds propres de Casino via une augmentation de capital de 1,35 milliard d’euros dont 904 millions d’euros financés en cash par le duo.
De son côté, 3F Holding prévoit un apport de 900 millions d’euros dont 450 millions d’euros de fonds propres apportés par 3F et ses partenaires et 450 millions d’euros sous forme de dette super senior.