Il ne reste désormais plus qu’un prétendant à la reprise du groupe Casino. Dans un communiqué diffusé dimanche 15 juillet en fin de journée, le trio Xavier Niel, Matthieu Pigasse, Moez-Alexandre Zouari a annoncé que leur véhicule financier 3F Holding "a décidé de ne pas déposer d’offre pour la reprise du Groupe Casino".
Invité par le géant stéphanois de la grande distribution à déposer une offre révisée à la hausse, le trio d’hommes d’affaires a préféré jeter l’éponge en invoquant un manque de transparence de ce dernier. "À la suite d’une situation financière plus dégradée que prévu, 3F avait formulé des demandes précises" dont une projection des besoins en liquidité et de résultat en 2023. Le trio n’a "pas reçu les informations demandées", explique le communiqué.
Un process de reprise biaisé ?
Le trio déplore par ailleurs que l’un des créanciers de Casino, Attestor, a participé "à une offre concurrente avant la remise des offres" dont une version corrigée devait être finalisée avant le 13 juillet 21 heures pour examen, lundi 17 juillet, par la direction et les créanciers. Problème, cette action a été menée "sans jamais en informer 3F, même après la remise de cette offre concurrente" alors qu’Attestor "était engagé avec 3F dans une offre toujours valable, dont la validité avait été étendue en accord avec lui […] et tout en continuant à participer aux réunions de 3F".
3F Holding a donc décidé de ne pas participer "à un process biaisé - la société ayant visiblement déjà choisi son repreneur -, process qui ne donne pas une chance équivalente à tous les candidats et la meilleure chance possible au groupe Casino et à ses salariés", critique le communiqué.
Le champ libre pour Kretinsky et Ladreit de Lacharrière
Une seule offre reste donc désormais en lice. Elle émane du duo de milliardaires composé de Daniel Kretinsky et du fondateur et président de Fimalac, Marc Ladreit de Lacharrière. Dans un entretien accordé aux Echos, Daniel Kretinsky confirme avoir remis une offre "un peu modifiée" au groupe Casino durant le week-end. Cette dernière prévoit désormais un apport en fonds propres de 1,2 milliard d’euros dont plus de 900 millions d’euros émanant directement du duo, contre 1,35 milliard d’euros dans la proposition initiale.
Dans ce même entretien, le milliardaire tchèque affirme qu’il est "inimaginable de fermer le siège de Saint-Etienne" et qu’il n’entend pas tendre la main à Jean-Charles Naouri, actuel PDG et actionnaire de référence du groupe, qui ne le sera plus au terme de la procédure de conciliation.
La direction de Casino et les créanciers doivent examiner cette offre ce lundi 17 juillet. Rappelons que le distributeur stéphanois se donne jusqu’au 27 juillet pour aboutir à un accord de principe avec ses créanciers sur la renégociation de sa dette, qui s’élève à 6,4 milliards d’euros.
