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Malgré la conjoncture, l’éditeur de logiciels Esker anticipe une croissance rentable sur la durée
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Malgré la conjoncture, l’éditeur de logiciels Esker anticipe une croissance rentable sur la durée

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En 2023, l’éditeur de logiciels Esker a vu son chiffre d’affaires croître en Europe et en France. Mais sa rentabilité a pâti de la chute du dollar et de l’accroissement de ses charges salariales. La société lyonnaise attend toutefois les retombées prochaines de ses efforts commerciaux.

Emmanuel Olivier, directeur général d’Esker "Dans un modèle Saas d’abonnements pluriannuels à nos services, l’accélération commerciale pénalise à court terme la rentabilité" — Photo : Esker

Le lyonnais Esker (1 800 salariés, 178,6 M€ de CA), éditeur de logiciels pour les services administratifs et financiers des entreprises a enregistré une croissance de 14 % à taux de change constants, 12 % en tenant compte de la baisse du cours du dollar. L’entreprise réalise en effet 42 % de ses ventes outre atlantique.

La croissance de l’entreprise a été portée par son développement en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni (+ 84 % de prises de commande) et par le marché de la facturation électronique.

"Paradoxalement le report des échéances du passage à la facturation électronique nous a permis d’accélérer sur ce segment, avec +87 % de chiffre d’affaires comparé à 2022", déclare Emmanuel Olivier, directeur général d’Esker. Esker a profité de la très bienvenue clarification des spécifications de mise en œuvre de la facturation électronique en septembre dernier pour inciter ses clients à investir "en dehors de toute pression réglementaire".

Revenus récurrents

Esker développe des logiciels Saas, des infrastructures partagées qui permettent aux fournisseurs et clients d’une entreprise, de se connecter à la même plateforme, mise à jour en temps réel par l’éditeur. "Une formule plus économique, intéressante pour les entreprises multisites ou internationales", résume-t-il. Ses outils réduisent les taches manuelles et le papier pour les opérations d’achat (gestion des fournisseurs, des factures, etc.) et de vente (administration des ventes, commandes, facturation, recouvrement, etc.)."L’info digitalisée procure une meilleure productivité, avec des flux financiers accélérés et une visibilité sur le business de l’entreprise", souligne-t-il. Pour l’éditeur, le modèle a l’intérêt de générer des revenus récurrents sous forme d’abonnements à ses services, en général sur des cycles contractuels de 3 ans.

Accroissement des charges salariales

Seule ombre au tableau, la rentabilité opérationnelle a un peu baissé à 10 % en 2023 contre 13,5 % l’année précédente. "Cela est dû à l’inflation qui a accru nos charges, notamment salariales", explique-t-il. En effet, dans un premier temps l’accélération commerciale pénalise à court terme l’éditeur de logiciels qui doit verser d’importantes commissions à ses commerciaux avant d’avoir perçu les revenus récurrents de ses abonnements, sous forme de contrats pluriannuels.
Elle a en outre investi dans ses fonctions supports, marketing et commerciales en Europe.

À l’avenir, l’éditeur lyonnais, qui veut atteindre la barre ambitieuse des 500 millions de chiffre d’affaires en 2030, va privilégier la croissance organique "parce que les start-up du secteur qui pourraient ajouter des fonctionnalités à nos produits sont très chères". Elles sont valorisées a minima à 10 fois leur chiffre d’affaires récurrent. Soit pour une jeune pousse générant 15 millions d’euros, un montant quasiment équivalent au chiffre d’affaires d’Esker. Pour rappel, l’entreprise lyonnaise avait fait l’acquisition du britannique Market Dojo début 2022.

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