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Grapheal veut lever 6 millions pour son détecteur portable de PFAS
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Grapheal veut lever 6 millions pour son détecteur portable de PFAS

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La start-up grenobloise a mis au point un capteur électronique miniature pour surveiller la pollution de l’eau aux PFAS. Après avoir levé 2 millions il y a trois ans, la pépite souhaite désormais réunir 6 millions d’ici l’été afin de passer à l’échelle avec la construction d’une ligne pilote.

Vincent Bouchiat, ancien chercheur du CNRS spécialisé dans l’électronique moléculaire a créé Grapheal en 2019 — Photo : Grapheal

Voilà une innovation qui arrive à point nommé. Alors que l’Assemblée Nationale vient d’adopter une loi sur l’interdiction des PFAS (alkyls poly- et perfluorés) à partir de 2026, la jeune pousse grenobloise Grapheal a dévoilé la mise au point d’un capteur portable pour surveiller la contamination de l’eau aux polluants éternels. La deeptech, spécialisée dans les biocapteurs à base de graphène, et le laboratoire Edytem, une unité mixte de recherche CNRS/Université de Savoie-Mont Blanc, ont ainsi développé au sein de leur laboratoire commun des détecteurs miniatures capables de mesurer directement sur le terrain les traces de pollution liées aux composés per- et polyfluoroalkyles présents dans l’eau.

"Les dispositifs actuels permettent de faire des prélèvements, mais ces derniers doivent être emmenés en laboratoire et il faut généralement une semaine pour avoir les résultats", explique Vincent Bouchiat, président de Grapheal. "L’analyse sur le point de prélèvement permise par notre capteur va créer une réelle simplification logistique, va augmenter la densité des tests tout en réduisant significativement la charge financière liée aux analyses fréquentes de l’eau", poursuit le dirigeant.

Passer à l’échelle

Les premiers résultats des tests issus de ces nouveaux capteurs étant concluants, l’entreprise cherche désormais des partenaires industriels pour accompagner l’industrialisation de sa solution et la montée en volume de sa production. "Nos tests ont montré des seuils de détection de l’ordre de 300 ng/L, c’est-à-dire en dessous du seuil réglementaire de l’Union Européenne autorisant au maximum 500 ng/L de PFAS dans l’eau potable", poursuit le dirigeant. "Nous sommes en phase de levée de fonds pour passer à l’échelle", ajoute Vincent Bouchiat. Après avoir levé 2 millions auprès de family office en 2021, l’entreprise souhaite réunir 6 millions d’euros d’ici l’été pour construire une ligne pilote destinée à fabriquer ces détecteurs. "Nous sommes en pourparlers avec plusieurs fonds pour développer et commercialiser nos produits. Nous aimerions produire en France car notre technologie est issue de la recherche publique mais nous avons des propositions pour construire l’usine ailleurs, même si rien n’est encore signé", poursuit le dirigeant.

Un large potentiel de marché

"Notre ligne pilote devrait être rentable deux ans après sa mise en fonction", poursuit Vincent Bouchiat. Il faut dire que le détecteur aux polluants éternels devrait intéresser un vaste panel de clients, des grands groupes désireux de tester leurs rejets industriels, aux collectivités locales mais aussi aux consommateurs souhaitant mesurer la qualité de leur eau au robinet. Grapheal compte embaucher une dizaine de salariés, pour accompagner son industrialisation, avec un objectif de 23 collaborateurs début 2025.

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