Quel est votre parcours et comment avez-vous créé Defants ?
J’ai commencé à l’Anssi (le gendarme de la sécurité informatique, NDLR) à Paris, en 2003, dans une équipe de réponse à incidents, qui fait maintenant partie du centre opérationnel de l’agence. On traitait toutes les attaques qui pouvaient affecter les administrations et les organismes étatiques. J’ai fait ça pendant neuf ans. Ensuite, j’ai rejoint la DGA-MI (centre électronique de l’armement implanté à Bruz, NDLR), en 2012. Là-bas, j’ai fait de la R & D pour comprendre les signaux faibles des attaquants. Les opportunités m’ont ensuite amené à rejoindre Orange Cyberdéfense, entre l’opérationnel et la R & D. Ma mission était de piloter le développement de nouvelles plateformes d’analyse de logiciels malveillants. Cela m’a permis de rencontrer mes deux associés actuels, Thomas Maréchal et Maxime Lebreton, et d’autres collaborateurs. Chez Defants, nous souhaitons redéfinir l’investigation numérique pour mieux anticiper les incidents de sécurité informatique des entreprises. Nous avons développé une technologie de pointe que nous mettons à disposition de nos clients, les grandes entreprises et prestataires de services (Atos, Capgemini, Sopra Steria…).
Quelle est la valeur ajoutée de votre entreprise ?
Defants fournit à ses clients une plateforme SaaS, intuitive et sécurisée, qui mutualise plusieurs outils déjà utilisés par les experts. Via son réseau d’investigation sémantique, elle assiste les analystes dans l’interprétation des données grâce à des "graphes" leur permettant d’explorer facilement des chemins d’attaques complexes. On travaille toute la modélisation de scénarios des attaquants. On peut détecter des techniques d’attaques de manière automatique, partir de signaux faibles pour remonter à des indicateurs plus performants pour trouver les comptes ou les machines des attaquants… Ça nous offre un gain de temps considérable. Le constat est simple, quand on fait une réponse à incident, on est capables de dire que l’attaquant était là il y a plusieurs mois, voire potentiellement plusieurs années. Si on utilise nos outils plus régulièrement, on peut détecter les attaquants qui n’ont pas encore eu le temps d’agir sur les systèmes informatiques. Nous voulons être plus proactifs, au service de la sécurité des entreprises.
À quoi va servir votre levée de fonds ?
Nous souhaitons continuer de faire grossir l’équipe avec de nouveaux profils experts en DFIR (Digital Forensics and Incident Response, NDLR). Nous visons les 24 collaborateurs pour la fin 2023. Nous avons déjà sécurisé 18 postes pour la rentrée. Nous souhaitons aussi accélérer notre démarche commerciale, en renforçant notre présence sur les salons. Un business developer est également recherché. 2022 a été l’occasion pour nous d’améliorer notre plateforme, pour en faire un outil opérationnel efficace. Nous avons pour ambition de nous développer en France, puis en Europe, car on est sur des problématiques communes. Nous avons identifié l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne comme places fortes. Notre levée de 2 millions d’euros est une première étape. Grâce à l’accompagnement du Poool et de l’incubateur Cyber Booster (dédié aux start-up de la cybersécurité, NDLR), nous avons a eu la chance de capter l’attention de deux fonds dans un contexte qui n’est pas forcément le plus facile. Ça nous rend encore plus fiers. L’objectif, c’est d’aller vers une série A (entre 1 et 5 M€ de montants levés) dans les deux ans à venir. Nous voulons devenir un leader dans notre domaine.
