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Cogniscan veut financer son scanner portable pour le diagnostic des AVC
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Cogniscan veut financer son scanner portable pour le diagnostic des AVC

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Née en 2022 après cinq ans de recherche, la start-up limougeaude Cogniscan cherche à lever des fonds pour financer les études cliniques de son scanner portable. Ce dispositif médical promet une détection précoce et un meilleur traitement des patients victimes d’AVC.

Cogniscan est hébergée au sein de la technopole Ester de Limoges — Photo : Cogniscan

C’est un cube blanc d’une dizaine de kg aux applications prometteuses qui doit entrer en phase d’études cliniques en 2024. La start-up Cogniscan (sept personnes), née en avril 2022 et hébergée aujourd’hui au sein de la technopole Ester de Limoges, développe un scanner portable non invasif basé sur l’utilisation des ondes électromagnétiques (micro-ondes) pour détecter plus rapidement des lésions cérébrovasculaires de type AVC.

Promesse technologique

Le projet de recherche, lancé en 2017 au sein de l’institut de recherche du CNRS de Limoges (XLim), répond à des besoins clairement identifiés et communs à bon nombre de professionnels de santé (neurologues, neurochirurgiens, urgentistes…). "Dans le traitement des AVC, chaque minute compte. Le traitement peut se faire par thrombolyse (injection) dans les premières heures ou trombechromie (introduction d’un cathéter par l’artère fémorale) au-delà, un processus long, cher et invasif. Cogniscan - pour "cognitive scanning" - peut détecter des AVC en moins d’une minute et créer une image en 3D du cerveau en mois de 5 minutes. Ce gain de temps et de praticité permet d’adapter le traitement plus efficacement, et de réduire ensuite considérablement les périodes d’hospitalisation et de rééducation du patient", explique Sahand Rasm, cofondateur de la jeune pousse avec Mohammad Ojaroudi.

De multiples applications

Visant à améliorer le traitement des 150 000 patients victimes d’AVC en France chaque année (pour 40 000 décès), l’entreprise veut surtout "changer le protocole de prise en charge". L’appareil peut être utilisé pour de multiples applications : dans les ambulances pour mieux orienter les patients vers le bon traitement, dans une unité de soin intensif après une opération "où demeure le risque d’un deuxième saignement intracrânien", pour optimiser les déplacements du patient et en post-traitement des AVC. "Il y a aussi d’autres pistes, comme la détection des maladies cérébrales infantiles, par exemple", explique Mohammad Ojaroudi.

Une nécessaire levée de fonds

La start-up arrive dans une phase charnière de son développement : elle espère lever un million d’euros en pré-seed auprès de fonds régionaux. "En septembre, nous démarrons la phase de contrôle qualité, mais nous avons besoin de fonds pour les études cliniques. Le CHU de Limoges est notre partenaire principal", résume Sahand Rasm. Invitée au salon Vivatech en juin 2023 par la Région, Cogniscan affirme y avoir rencontré des investisseurs, dont certains spécialisés dans les dispositifs médicaux, prêts à entrer au capital dans une seconde phase de développement pour obtenir le fameux marquage CE nécessaire à la commercialisation du scanner portatif ; une phase pour laquelle l’entreprise aura besoin de 3 millions supplémentaires.

Elle projette de vendre ses premiers scanners en 2028 et devrait s’occuper de les assembler en interne dans les premières années. Soutenue par BPI (90 000 euros) et le Conseil régional (92 000 euros), la deeptech compte sur cette levée pour débloquer la totalité de ces subventions et recruter huit personnes à temps plein pour poursuivre son développement.

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