Porté par la SAS KickBanking, Superindep est avant tout le résultat d’un pivot stratégique réussi. En 2018, trois amis développeurs web - Émilien Pecoul, Florent Pellet et Clément Bouiller - décident de lancer KickBanking pour proposer du pilotage de trésorerie aux travailleurs indépendants. Entre 2018 et 2020, la plateforme web lyonnaise peine à atteindre sa cible. "Nous nous sommes rendu compte que nous avions une grosse demande sur les autoentrepreneurs et que le produit n’était pas vraiment fait pour eux. Fin 2020, nous avons donc décidé de pivoter en nous concentrant sur les autoentrepreneurs", relate le PDG Émilien Pecoul.
1 000 clients conquis en un an
Un choix payant puisqu’en proposant aux autoentrepreneurs de gérer automatiquement toute la partie administrative de leur activité (facturation, déclarations Urssaf, impôts, TVA…), KickBanking, rebaptisée Superindep, s’ouvre un marché en pleine expansion. Entre mars 2021 et mars 2022, 61 % des sociétés individuelles créées en France sont des autoentreprises, selon l’Insee. Mais comme le rappelle Émilien Pecoul : "Statut simplifié ne veut pas dire simple. Il est facile de commettre des erreurs qui peuvent, au final, coûter cher."
Derrière le discours commercial se trouve une réalité chiffrée, qui soutient la pertinence de l’offre de Superindep et du pivot opéré par les trois associés. "Nous avons convaincu 300 à 400 clients dès le lancement, et atteint 1 000 autoentrepreneurs inscrits sur Superindep fin 2022. Cela nous a permis d’atteindre notre premier objectif, à savoir les 10 000 euros de revenus mensuels, et de recruter pour passer de 3 à 8 salariés en 2022, et 10 aujourd’hui", expose Émilien Pecoul.
Une levée de fonds pour doubler
Grâce à cette croissance rapide, Superindep, qui a bouclé l’exercice 2022 avec un chiffre d’affaires de 300 000 euros, a réussi à lever en fin d’année un million d’euros auprès de SIDE Capital, un fonds d’investissement spécialisé dans les start-up. Une somme qui va lui permettre d’accélérer en 2023.
"Nous avons une croissance de l’ordre de 10 % chaque mois. L’objectif est de doubler notre revenu mensuel récurrent et nos effectifs et d’atteindre les 2 500 clients et 600 000 euros de chiffre d’affaires à fin 2023", confie le dirigeant.
Superindep va également s’appuyer sur cette levée de fonds pour apporter des évolutions technologiques à sa plateforme. "À court terme, notre ambition est d’intégrer à notre plateforme des sources de données extérieures, comme des données bancaires ou les données de facturation d’autres plateformes comme Malt", confie Émilien Pecoul.
Retour aux sources et nouveaux services
L’intégration de données bancaires pourrait ainsi permettre à Superindep de proposer un outil de pilotage de la trésorerie à ses clients autoentrepreneurs. "On reviendrait ainsi aux sources de ce que l’on voulait proposer avec KickBanking", commente le dirigeant.
À plus long terme, Superindep envisage également de développer de nouveaux services. "Nous réfléchissons à des choses complémentaires comme les assurances, la prévoyance et les mutuelles, qui ne sont aujourd’hui pas vraiment adaptées aux autoentrepreneurs."
