La start-up Sportall, basée à Allauch et créée par Thierry Boudard en 2019 vient de lever 2,9 millions d’euros afin de poursuivre son développement à l’international. Un tour de table piloté par l’actionnaire principal de l’entreprise, la family office Trois I Investissements industriels, présidée par Daniele Cardoso, et auquel la majorité des actionnaires existants, la plupart des personnes physiques ayant un lien avec le monde du sport, a souscrit. Sportall est une plateforme de streaming diffusant du contenu dédié au sport. De nouveaux investisseurs privés ont par ailleurs rejoint le projet, grâce à la plateforme de conseil et de co-investissement en private equity, Calista Direct Investors. Ce nouveau tour de table amène à 4,5 millions d’euros le montant total des sommes levées par l’entreprise, également soutenue par Bpifrance et le Crédit Agricole, depuis sa création. "En 2022, nous avons diffusé près de 800 événements en direct, auxquels s’ajoutent plus de 300 reportages", confie Thierry Boudard. Nous visons maintenant un déploiement à l’international. Nous commençons à nous rapprocher des fédérations internationales". Sportall a d’ores et déjà conclu des accords avec l’Union européenne de cyclisme et la confédération africaine d’athlétisme. "Nous avons de plus en plus de sollicitations. Il nous faut une équipe commerciale capable de gérer toutes ces demandes. Nous avons désormais une croissance pérenne en France, mais notre vision est mondiale. Il existe beaucoup d’entreprises et notamment de start-up dans le monde du sport. Nous sommes ouverts à tisser des partenariats".
20 événements sportifs couverts par week-end
Le modèle économique mis en place par Sportall pour la diffusion des événements sportifs se veut à l’opposé de ce qui est pratiqué dans le monde de la diffusion télévisuelle. "Nous voulons transformer la diffusion du sport sur écrans. Nous n’achetons donc pas les droits de diffusion, mais nous travaillons plutôt dans une logique de partage des revenus". Ainsi, la jeune entreprise met sa plateforme à disposition des fédérations, clubs, organisateurs d’événements sportifs qui souhaitent être diffusés. Certaines fédérations (handisport, natation…) dispose même d’une application dédiée. C’est le spectateur (ou une marque sponsor), qui paye alors pour accéder au contenu via la plateforme. "Nous voulons être un facilitateur qui permet à chaque organisateur d’événements sportifs de disposer de sa plateforme de diffusion et de pouvoir diffuser ses rencontres", ajoute Thierry Boudard.
Sportall se veut ainsi réellement une place de marché, un catalogue d’événements en streaming. Avec une vingtaine d’événements couverts en direct chaque week-end, Sportall, qui compte une quinzaine de salariés basés à Allauch, Rennes et Paris, se revendique comme le plus important média sportif en termes de direct. Pour y parvenir, l’entreprise a créé un réseau d’une cinquantaine d’entreprises de production et d’autoentrepreneurs, baptisé Procaster, qui va pouvoir couvrir et enregistrer les rencontres sportives. "Nous arrivons à diviser les coûts de production par quatre. Nous savons filmer une course cycliste ou un marathon, sans hélico, ni car régie avec un résultat qui convient parfaitement à un utilisateur sur un support mobile. L’émotion ne se mesure pas au nombre de caméras utilisées", conclut le dirigeant.
