En quelques jours, les ventes d'Alpina Savoie ont doublé en grande distribution. « Les pâtes, le couscous, la polenta, tout est dévalisé », indique Jean-Philippe Lefrançois, directeur général de l'entreprise basée à Chambéry (CA 2018 : 42 millions d'euros ; 145 salariés). Pour faire face à cette demande accrue, Alpina Savoie s'adapte.
Le dirigeant a adapté la production après avoir donné les consignes sur les gestes barrières et équipé son personnel . « Nous produisons des séries plus longues. Mais nous avons écoulé une grande partie de nos stocks. Nous serons sûrement en rupture d'ici le 20 mars. Nous passerons alors en flux poussé. » En accord avec les enseignes de la grande distribution, Alpina Savoie va fortement réduire le nombre de références. De 200 à 40, au maximum. » Objectif : optimiser les volumes et l'usage des emballages.
Pic d'activité
Alpina Savoie adapte également son organisation interne. D'autant que ce pic d'activité intervient alors que le taux d'absentéisme est en hausse (12 % contre 5 % en temps normal). « Et il va sûrement continuer de grimper» , redoute-t-il. Pour pallier cette situation, les plages horaires de travail ont été allongées, les congés ont été annulés, le personnel à la retraite a été rappelé, des équipes de nuit ont été mises en place pour la préparation de commande. La société favorise également le transfert d'activité : les équipes R&D et marketing ont été mises à contribution sur les lignes de production. « Nous venons de former une partie du personnel à l'usage de chariots de manutention. Mais il est plus complexe de remplacer meuniers ou pressiers. Des postes qui nécessitent un an de formation. »
Inquiétudes
Les inquiétudes du dirigeant ne portent pas sur l'arrêt brutal de l'activité à destination de la restauration (10 % du chiffre d'affaires environ), mais plutôt sur les pièces détachées et les transporteurs. « Nous avons déjà dû modifier notre cahier des charges pour faire appel à d'autres transporteur car ceux avec lesquels nous travaillons habituellement avaient trop de demandes. » Concernant les pièces mécaniques, « certaines usines ferment. Cela pourrait nous poser des difficultés dans les semaines à venir en termes de maintenance », prévient Jean-Philippe Lefrançois.