
Spécialisée dans la fabrication de transformateurs variables pour l’industrie (80 % de l’activité) et alternateurs basse vitesse pour les centrales hydroélectriques, la société Bernard Bonnefond (45 salariés ; 18,5 M€ de CA en 2020) ne connaît pas la crise. Portée, sur son activité transformateurs, par la volonté de ses clients verriers (80 % des transformateurs vendus) de décarboner leurs fours "en réduisant la part de gaz et fioul pour la remplacer par l’électrique", Bernard Bonnefond a vu son chiffre d’affaires grimper de 15 % en 2019.
"Nous avons été touchés comme tout le monde par la crise sanitaire qui a un peu freiné notre progression, mais notre chiffre d’affaires est resté stable en 2020 et nous repartons sur des perspectives de croissance de l’ordre de 5 à 10 % sur 2021", précise Marc Bernard, le directeur général de la PME familiale, fondée en 1925 par son grand-père Claude Bernard.
Un million d'euros pour augmenter la production
Pour accompagner cette croissance, l’industriel stéphanois a lancé en 2021 un plan d’investissement d’un million d’euros destiné à booster ses capacités de production. "Nous avons investi 500 000 euros dans un système de moulage des circuits magnétiques qui sera opérationnel début 2022. Nous miserons ensuite 500 000 euros supplémentaires dans l’automatisation du bobinage avec une mise en service prévue début 2023", détaille le dirigeant.
Des investissements qui devraient permettre à Bernard Bonnefond de produire 100 Varivolt (transformateurs variables) par an en 2022 contre 80 à 90 par an aujourd’hui. "L’objectif étant de monter en puissance en 2023 pour atteindre les 120 unités", complète Marc Bernard.
Un partenariat prometteur avec John Cockerill
Nécessaire pour répondre à la demande croissante de ses clients verriers en France et à l’international (80 % du CA à l’export, 70 pays clients), cette augmentation des capacités de production devrait aussi permettre à Bernard Bonnefond de se lancer sur le marché prometteur de l’hydrogène vert.
"Pour fabriquer de l’hydrogène, les industriels utilisent des électrolyseurs qui nécessitent une alimentation électrique. Nos transformateurs variables ont donc toute leur place sur ce marché promis à un bel avenir", justifie Marc Bernard.
Un avenir qui pourrait sourire à la PME stéphanoise, qui a signé récemment un accord de collaboration avec le groupe belge John Cockerill, l’un des gros acteurs du marché des électrolyseurs dans le monde.
"Nous allons leur livrer une première commande début 2022 pour leur nouveau centre de tests. Nous avons plusieurs projets avec eux et fondons de sérieux espoirs sur ce marché de l’hydrogène qui devrait venir s’ajouter à la montée en puissance naturelle de nos clients verriers", explique Marc Bernard.
En croissance également sur son marché des alternateurs basse vitesse pour les centrales électriques, Bernard Bonnefond vise ainsi les 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022.