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Womed lève 6 millions d’euros pour soigner l’infertilité féminine
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Womed lève 6 millions d’euros pour soigner l’infertilité féminine

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La medtech montpelliéraine Womed se finance pour lancer la commercialisation de son dispositif intra-utérin contre l’infertilité. Elle va aussi poursuivre la recherche sur 3 autres produits utilisant la même technologie.

Gonzague Issenmann a cofondé Womed en 2018 — Photo : Martine Marras

La medtech Womed (10 salariés) a été fondée en 2018 à Montpellier pour traiter un besoin médical non satisfait en gynécologie : les adhérences intra-utérines. Elles surviennent parfois à la suite d’une intervention chirurgicale et peuvent provoquer une infertilité féminine à fort taux de récidive. En collaboration avec l’Institut des biomolécules Max Mousseron (CNRS/ENSCM/Université de Montpellier), Womed a conçu un dispositif médical intra-utérin, composé d’une membrane souple de polymère dégradable, qui empêche la formation d’adhérences.

Une mise en marché prévue en 2024

Présenté comme "un pansement pour l’utérus", ce dispositif, baptisé "Women Leaf", a fait l’objet d’un premier essai clinique en 2021 au sein de deux hôpitaux français (Bicêtre et Nîmes) et de divers établissements en Belgique et aux Pays Bas. "Cette étude de faisabilité, réalisée auprès de 23 patientes, a montré que le produit était sain. Il a permis d’empêcher la formation d’adhérences chez 83 % des patientes après six semaines. Depuis, nous avons lancé une deuxième étude clinique randomisée plus vaste, auprès de 160 patientes, au sein de plusieurs centres situés en France, Belgique, Suisse, République tchèque, Espagne, Italie et Chine", explique Gonzague Issenmann, PDG de Womed.

Dans l’attente des résultats, qui seront connus d’ici l’été, la medtech montpelliéraine lève 6 millions d’euros auprès de divers family offices et du fonds régional Irdi Capital Investissement. L’opération servira à préparer la mise en marché de Women Leaf, d’ici la fin 2024, en lien avec un partenaire commercial. Le produit dispose, depuis 2021, d’un marquage CE pour assurer ce lancement en Europe. "La levée de fonds nous permettra aussi de financer un enregistrement du produit aux États-Unis et en Chine en 2025", complète Gonzague Issenmann.

De nouvelles pistes de recherche

Par ailleurs, Womed va aussi financer la création de 5 postes pour renforcer son équipe de recherche pharmaceutique. La medtech dispose déjà d’un portefeuille de 3 autres produits en cours de développement, conçus sur la base de la même technologie brevetée de polymère : un système de libération de médicaments intra-utérin contre l’endométriose, un traitement ciblé pour réduire les saignements utérins associés aux fibromes, et une solution de traitement rapide contre les saignements utérins aigus. Les études cliniques pour les deux premiers démarreront en 2025. Toutes ces perspectives s’accompagnent déjà, pour Womed, d’une grande satisfaction sur le plan médical : une patiente ayant participé à l’étude clinique de 2021 a donné naissance, l’an passé, à une petite Albane. "C’est le premier bébé né grâce au traitement de Womed, en attendant bien d’autres bébés qui naîtront à la suite de l’étude clinique en cours", sourit Gonzague Issenmann.

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