Les femmes cheffes d’entreprises, dirigeantes de PME et d’ETI, pour ne pas parler des start-up, demeurent rares dans notre pays et la parité n’est pas, tant s’en faut, la valeur cardinale de la microéconomie. Certes les choses s’améliorent. Aujourd’hui, environ 30 % des entrepreneurs français sont des entrepreneuses, une féminisation particulièrement marquée en Bretagne (36,3 % de femmes sur l’ensemble des entrepreneurs) et en Normandie (35,5 % des entrepreneurs) si l’on en croit le dernier baromètre Infogreffe de mars 2022. Mais les choses évoluent lentement. La proportion de femmes entrepreneures en France est stable depuis 2021 à 16 % quand celle des hommes a progressé de 4 points sur la même période à 27 % constate par exemple le baromètre international de l’entrepreneuriat féminin Bold-Veuve Clicquot. En outre, si 70 % des femmes voient la création d’entreprise comme une opportunité, la proportion de femmes qui souhaitent réellement devenir entrepreneures, elle, diminue pour s’établir à 35 %, en recul de 3 points entre 2021 et 2023 quand cet indice avait gagné 10 points, de 28 à 38 %, entre 2019 et 2021.
Les freins à l’entrepreneuriat féminin
Des freins nombreux demeurent qui expliquent cette disparité hommes femmes sur le front de l’entrepreneuriat, à commencer par le syndrome de l’imposteur ou le manque de confiance en soi et la peur de ne pas réussir à concilier vie professionnelle et vie de famille. Autres freins : l’incapacité à trouver les financements adéquats, en particulier dans l’univers de la création de start-up et une insuffisante représentation des femmes dans les métiers de la tech. Situation qui n’est pas propre à la France mais malheureusement assez répandue en Europe selon une étude du BCG (Boston Consulting Group) et du collectif Sista qui notent que seulement 10 % des start-up européennes créées en 2022 comptaient des équipes fondatrices exclusivement féminines. Selon cette même étude les start-up fondées par des hommes captent entre 77 % et 91 % du total des fonds collectés quand le montant moyen collecté par les équipes exclusivement féminines reste environ quatre fois inférieur à celui des équipes exclusivement masculines. "Plus on monte dans la chaîne de financement des start-up […] moins les femmes sont présentes. En 2022, 94 % des levées de fonds de start-up féminines étaient inférieures à 15 millions d’euros. Et seulement deux opérations ont dépassé les 50 millions (contre 116 pour des équipes 100 % masculines)", écrivait notre confrère Les Échos le 15 juin 2023.
Pourtant, quand il existe, l’entrepreneuriat féminin fait ses preuves. De nombreuses études ont d’ailleurs montré au fil du temps que la féminisation des conseils d’administration et la mixité dans les postes de direction étaient gages de meilleures performances en matière de rentabilité financière, de résultat d’exploitation et de croissance boursière pour une entreprise.
50 podcasts inspirants
C’est pourquoi nous avons voulu donner la parole à des femmes cheffes d’entreprises, qui, partout sur les territoires, créent et développent des start-up, des PME et des ETI, pour la troisième édition de notre festival digital 100 % podcasts "Dirigeant.e.s Demain".
À partir de ce lundi 20 novembre et jusqu’au dimanche 3 décembre, vous allez pouvoir écouter une cinquantaine de podcasts réalisés par les 38 journalistes de la rédaction du Journal des Entreprises qui ont tendu leurs micros à des entrepreneures : cheffes d’entreprises familiales, créatrices de pépites technologiques, repreneuses de sociétés en difficulté, développeuses de championnes de la croissance… Des femmes qui, partout, font bouger les lignes de l’entrepreneuriat et bataillent sur tous les territoires, pour que leur entreprise soit RSE compatible, forte à l’international, capable de briser les plafonds de verre de la croissance en donnant un sens à leur action. Nous avons voulu comprendre ce qui les anime et ce qu’est leur vision.
Elles réinventent l’entreprise et leurs voix suscitent des vocations ! Venez les écouter gratuitement et à volonté en vous inscrivant sur notre plateforme grâce à ce lien.
