Situé à Pluguffan en Finistère sud, l’inventeur de la crêpière et leader mondial sur ce secteur, la société Krampouz (100 salariés), a inauguré mi-mars, en grande pompe, l’agrandissement de son usine. Une opportunité aussi pour cette entreprise du patrimoine vivant de fêter ses 75 ans.
Les travaux, suite à l’investissement de 5 millions d’euros du groupe lyonnais Seb (8 Md€ de CA en 2023, 31 000 salariés), ont débuté en mars 2022. Ils portent la surface totale d’environ 6 500 à 10 000 m². Dans le détail : plus de 1 000 m² sont consacrés à un nouvel atelier de tôlerie et 1 700 m² pour un atelier de chaudronnerie. Un atelier logistique, des bureaux et un laboratoire R & D (+ de 1 600 m²) ont aussi été aménagés. L’entreprise a par ailleurs installé des panneaux solaires sur le toit. "Ils devraient représenter environ 10 % de notre consommation en énergie", anticipe Ramuntcho Etcheverry, directeur général de Krampouz. Il confirme la présence de 100 salariés dans l’entreprise et un chiffre d’affaires "multiplié par 1,5 depuis quatre ans (confidentiel et estimé à 22,7 M€ en 2022)". 25 à 30 % de l’activité de l’industriel est réalisé à l’export (150 pays).
"Un énorme potentiel de croissance" à l’export
La chaîne de production a aussi été modernisée pour un investissement dont le montant est tenu secret. Une machine dédiée à la découpe laser de plaques d’aluminium et un robot construit sur mesure pour souder "les bouchons sur les plaques de planchas" ont fait leur apparition. "Nous souhaitons garder un équilibre entre le geste manuel, qui doit rester la principale valeur ajoutée de nos produits, et l’efficacité", expose Ramuntcho Etcheverry.
En moyenne, 100 000 produits sortiraient chaque année des chaînes de production finistériennes. "Les billigs et les planchas représentent 70 % des volumes. Le reste, ce sont des gaufriers, des appareils de maintien au chaud, etc.", détaille le directeur général.
À l’étranger, Krampouz séduit les professionnels. Un succès que Ramuntcho Etcheverry met sur le compte de la polyvalence de ses productions. "Avec un même produit, nous avons une variabilité de recettes infinie. Par exemple, avec un billig, vous pouvez faire des pancakes aux USA et une autre préparation au Moyen-Orient. C’est pour cela qu’à l’export, nous avons un énorme potentiel de croissance." En France, en plus du marché des professionnels, Krampouz peut aussi compter sur celui des particuliers. Cette clientèle a su répondre présent durant le confinement, "avec la volonté d’améliorer ses compétences culinaires", et encore aujourd’hui avec la volonté de manger plus sain (ex : plancha).
Compétitivité française
Thierry de La Tour d'Artaise, PDG du groupe Seb, avait fait le déplacement pour l’inauguration. "Dans notre métier, sans innovation, nous sommes morts car nous ne produirons jamais aussi bon marché que les chinois. Il faut être compétitif sinon on ne peut pas rester en France." Il poursuit sa charge : "nous espérons que les coûts de production et les impôts sur la production continueront de baisser, nous croyons beaucoup au crédit d’impôt recherche qui est essentiel."
