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Un mois après son rachat par Novo Nordisk, Biocorp augmente sa capacité de production
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Un mois après son rachat par Novo Nordisk, Biocorp augmente sa capacité de production

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L’auvergnat Biocorp, spécialiste des dispositifs médicaux connectés, vient d’augmenter sa capacité de production en multipliant par dix sa zone d’assemblage. Un investissement de deux millions d’euros. Et la medtech devrait encore s’agrandir dans les prochains mois après son rachat par le danois Novo Nordisk.

Biocorp — Photo : Biocorps

C’est une unité de production flambant neuve qu’a inaugurée, lundi 20 novembre, Biocorp dans ses locaux historiques d’Issoire dans le Puy-de-Dôme. La société auvergnate, créée en 2004 et spécialisée dans les dispositifs médicaux, entend augmenter sa capacité de production, après son rachat il y a un peu plus d’un mois par le laboratoire pharmaceutique Novo Nordisk. Cette acquisition devrait lui permettre notamment de développer son produit phare, Mallya, dispositif connecté compatible avec les stylos injecteurs d’insuline du géant danois, leader sur ce segment. Avec l’objectif d’en produire plusieurs millions par an d’ici 3 à 4 ans.

Un marché colossal

"Nous disposons de 400 m2 supplémentaires. Cela multiplie par dix notre zone d’assemblage. Nous automatisons également nos process. Nous attendons encore des machines, mais nous devrions être totalement opérationnels en début d’année prochaine", glisse Eric Dessertenne, directeur général de Biocorp.

Cet investissement de deux millions d’euros, financé en partie avec l’aide de France Relance, avait été lancé avant le rachat par Novo Nordisk. Et l’arrivée du laboratoire danois permettra à Biocorp de poursuivre cet agrandissement dans les prochains mois (aucun montant d’investissement révélé pour l’heure). Il faut dire que les opportunités sont colossales. La medtech, qui distribue son capteur intelligent depuis 2020, a obtenu il y a un an l’autorisation de commercialiser le dispositif aux États-Unis, le plus gros marché mondial. "Dans le monde, plus de 60 millions de personnes utilisent un stylo injecteur d’insuline chaque jour. Nous pouvons leur apporter un service. Notre dispositif médical permet aux patients diabétiques de garder un suivi précis des doses injectées quotidiennement," explique Eric Dessertenne.

Un rachat à 154 millions d’euros

Intéressé par cette innovation, Novo Nordisk a finalisé l’acquisition de Biocorp, mi-octobre, pour un montant global de 154 millions d’euros. De quoi apporter un nouvel élan à la pépite française qui a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros. Biocorp, qui compte aujourd’hui 85 salariés, prévoit d’ailleurs une quinzaine d’embauches d’ici fin décembre. Elle devrait même doubler son effectif dans les trois ans à venir.

"Nous restons indépendants dans notre fonctionnement et notre organisation. Novo Nordisk prévoit de garder la production en Auvergne. Nous continuerons aussi à travailler pour d’autres laboratoires, notamment Merck pour leurs stylos injecteurs destinés aux femmes souffrant d’infertilité", détaille le directeur général de Biocorp.

Après avoir fabriqué des dispositifs médicaux "traditionnels" (pipettes, cuillères-doseuses…), Biocorp s’est orienté vers l’e-santé en 2015. Un pari gagnant. Mais ces innovations nécessitent beaucoup de temps et surtout des investissements importants. Elle pourra désormais compter sur l’appui financier de Novo Nordisk, première cotation boursière au niveau européen.

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