Une année 2023 "résiliente" et 2024 globalement positive pour la Caisse d'Épargne Côte d'Azur
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Une année 2023 "résiliente" et 2024 globalement positive pour la Caisse d'Épargne Côte d'Azur

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Établie sur les Alpes-Maritimes et le Var, la Caisse d'Épargne Côte d'Azur vient de présenter ses résultats annuels. Comme prévu, ils sont en baisse pour 2023 mais marqués toutefois par le sceau de la résilience, tant de la part de la banque régionale que de l'activité économique du territoire. Quant à 2024, immobilier mis à part, l'exercice ne laisse rien présager de catastrophique.

Claude Valade (à gauche), président du directoire de la Caisse d'Épargne Côte d'Azur, Françoise Lemalle, présidente du Conseil d'orientation de surveillance et Jean-Yves Morin, membre du directoire en charge du pôle finances & expertises — Photo : Olivia Oreggia

L’année 2022 ayant été exceptionnelle, 2023 ne pouvait, par définition, être dans la même veine. Pour autant, dans un contexte que Claude Valade, président du directoire de la Caisse d’Épargne Côte d’Azur, décrit comme "chahuté", les résultats de la banque régionale sont relativement positifs. Son PNB - produit net bancaire équivalent au chiffre d’affaires - s’élève ainsi à 320,1 millions d’euros (-11,9 % par rapport à 2022) et son résultat net à 67,4 millions d’euros (contre 92 M€ en 2022).

"Nous avons eu une année compliquée en termes de taux, explique Jean-Yves Morin, membre du directoire en charge du pôle finances & expertises, puisqu’en février 2023, le livret A est monté de 2 à 3 %. Mais la problématique n’était pas la remontée des taux en elle-même mais la rapidité de cette remontée. Ces chiffres montrent que la Caisse d’Épargne Côte d’Azur est tout de même assez résiliente."

3 milliards d’euros de crédits accordés

Résilience et proximité : les deux cases ont bien été cochées pour la direction de la CECAZ (1 600 collaborateurs). "Nous sommes dans la logique du circuit court, reprend Claude Valade. C’est l’épargne que nous collections auprès de nos clients, à savoir 17,7 milliards d’euros en 2023, qui nous permet de financer l’économie régionale."

Et la banque tient à le faire savoir, malgré la conjoncture, elle continue de "prêter". Les crédits aux entreprises locales ont augmenté de +12,6 % et ceux aux professionnels de l’immobilier de +10,6 %. "Tous confondus, nous avons mis 3 milliards d’euros de crédits à disposition de l’économie régionale, précise le président du directoire. Certes, c’est 11 % de moins qu’en 2022, mais dans le contexte qui a été le nôtre, c’est une belle performance."

"Globalement, pour l'instant, tout va bien."

Et la Caisse d’Épargne investit par ailleurs dans les différents maillons de la chaîne économique : les TPE et PME, à travers le fonds Boost tout juste lancé par l’UPE 06, dont elle finance le volet formation à hauteur de 3 millions d’euros, ou encore les fonds régionaux Sud Horizon (10 M€ investis) ou Tourisme Côte d’Azur (20 M€ investis) ; les ETI, via le Fonds de dette privé Caisse d’Épargne au niveau national ; mais aussi, sur les territoires maralpin et varois, les start-up via le fonds CAZ 2i discrètement lancé en 2023. "L’idée n’est pas d’être leader sur un tour de table mais d’être accompagnant, explique Jean-Yves Morin. Nous ferons 2 ou 3 investissements par an, de l’ordre de 200 000 à 500 000 euros maximum dans une seule opération. Il s’agit vraiment d’être sur du long terme, pas dans de l’amorçage." La sophipolitaine Bioceanor, spécialiste dans l’analyse en temps réel de la qualité de l’eau, est la première à bénéficier de ce soutien.

Pas de catastrophe

Qu’en est-il désormais de l’année 2024 ? "Le seul bémol est l’immobilier particulier. Mais globalement, pour l’instant, tout va bien, assure Claude Valade. Il y a une recrudescence des défaillances d’entreprises mais on revient finalement à la moyenne de 2019. Rien qui puisse nous dire que nous sommes face à la catastrophe que certains nous promettaient. L’activité est assez résiliente." Et Jean-Yves Morin de préciser concernant les défaillances d’entreprises, que les procédures mènent directement à des liquidations judiciaires, "sans passer par la case liquidation judiciaire ou mandat ad hoc. Et nous remarquons que toutes les entreprises en liquidation ont évidemment des PGE." Et de citer des agences immobilières, des salons de coiffure ou de la restauration-snacking. À l’inverse des hôtels auxquels beaucoup prévoyaient des fermetures et qui, a contrario, ont signé un bel hiver et anticipent déjà une saison estivale très bien remplie.

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