Strasbourg
À Strasbourg, l’Inserm travaille sur la régénération du ménisque avec une start-up japonaise
Strasbourg # Industrie # Implantation

À Strasbourg, l’Inserm travaille sur la régénération du ménisque avec une start-up japonaise

S'abonner

Le campus des technologies médicales de Strasbourg accueille une nouvelle technologie venue du Japon. Une équipe de chercheurs alsaciens travaille à la régénération du ménisque à l’aide d’une bio imprimante 3D conçue dans l’archipel nippon.

Hélène Vignes est ingénieure de recherche pour le projet commun entre l'Inserm Strasbourg et la start-up japonaise Cyfuse — Photo : Lucie Dupin

Une nouvelle collaboration lie le Japon à l’Alsace depuis le début du printemps. L’implantation de la start-up japonaise Cyfuse Biomedical K.K à Strasbourg suscite beaucoup d’espoir dans le domaine de la santé. L’entreprise conçoit des équipements sous forme de bio-imprimantes 3D et a noué un partenariat avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) de Strasbourg. Le laboratoire alsacien est le premier en Europe à se doter d’une telle machine. Sous la direction de la chercheuse Nadia Jessel et avec l’appui de cet équipement japonais, l’équipe installée au sein du centre de recherche en biomédecine de Strasbourg (CRBS), a ainsi la mission de plancher sur la conception et l’optimisation d’un implant thérapeutique réalisé à base de cellules souches pour réparer les ménisques.

Technologie de rupture

"La particularité de cette bio-imprimante 3D est d’intervenir dans la formation de tissus sans ajout d’encre ou d’autres produits", décrit Nadia Jessel. L’objectif est ainsi de réaliser des ménisques sur mesure ou des parties manquantes et de prévenir l’arthrose, "pathologie qui se développe par la suite lorsqu’un patient est atteint de problèmes de ménisque", précise Nadia Jessel.

Pour Nicolas Pellerin, directeur du campus des technologies médicales de Strasbourg NextMed, il s’agit même d’une "technologie de rupture très précieuse. Elle introduit de nouveaux champs de recherche et de soins. Ses applications futures auront un rôle important dans la coopération médicale, la prévention et les traitements".

L’acquisition de l’équipement a été soutenue à hauteur de 300 000 euros par l’Eurométropole de Strasbourg et la Région Grand Est verse 250 000 euros pour le suivi de l’implantation de Cyfuse Europe. Actuellement, l’Inserm, qui a embauché en mars une ingénieure de recherche en charge du projet et parlant japonais, en est à la phase de la preuve de concept et de la R & D. À terme, le laboratoire espère "un transfert du produit final à la clinique pour que les hôpitaux soient équipés de leurs propres machines pour fabriquer les tissus cellulaires", projette Nadia Jessel.
Pour Cyfuse Biomedical K.K, qui a créé un bureau de liaison pour s’implanter en France, il s’agit de remporter des parts de marché et vendre sa technologie. Actuellement, si Strasbourg est le seul laboratoire européen à travailler avec cet équipement sur le projet de régénération du ménisque, la machine japonaise est également éprouvée aux États-Unis pour des recherches sur les artères et vaisseaux.

Une relation économique entre le Japon et l’Alsace

Les premiers liens entre Cyfuse Biomedical K.K et l’Alsace ont été noués en 2019 après que le centre européen d’études japonaises d’Alsace, le Ceeja, a visité les laboratoires japonais. Ce projet coopératif a été opéré par le Ceeja, NextMed, la Satt Conectus Biovalley France avec le soutien des collectivités. Le Ceeja, basé à Colmar (Haut-Rhin), joue un rôle de base d’appui de l’implantation d’entreprises japonaises en Alsace et coordonne le Cluster Japan Tech Grand Est, incubateur de start-up et de PME nipponnes dans la région. Les liens économiques entre le Japon et l’Alsace remontent historiquement au XIXe siècle avec l’industrie textile. Sans se tarir, ils ont revêtu plusieurs formes, pour se tourner vers des implantations de firmes japonaises industrielles dans les années 1980. Aujourd’hui, l’écosystème se compose d’une cinquantaine d’entreprises japonaises installées en Alsace.

Strasbourg # Industrie # Santé # Recherche et développement # Implantation # International