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Stäubli Robotics joue la carte du sur-mesure
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Stäubli Robotics joue la carte du sur-mesure

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Pour préserver son avance technologique face à la concurrence asiatique, la division robotique du groupe haut-savoyard Stäubli mise sur sa gamme de robots industriels personnalisables.

Ce robot de Stäubli est notamment utilisé dans l'industrie cosmétique — Photo : Staubli

C’est une bataille cruciale qui se joue au siège de Stäubli Robotics (CA : 1,2 milliard d’euros / 5 000 salariés) à Faverges-Seythenex, en Haute-Savoie. Une guerre de position qui vise à contrer la fulgurante percée asiatique sur le segment de la robotique industrielle. « La concurrence chinoise est forte, très forte », reconnaît Jacques Dupenloup, directeur France & Benelux de la branche robotique du groupe familial Stäubli*, également spécialisé dans les solutions de mécanique textile et les applications de connexion. « Nous devons innover pour résister. Même les Allemands, qui, historiquement, dominent le marché robotique en Europe, se font chahuter ». Une allusion au rachat, en 2016, des robots Kuka « made in Germany » par le chinois Midea…

Robots customisables

À lui seul, l’ex-Empire du Milieu concentre 35 % des robots en activité dans le monde. Et ce n’est qu’un début. Le régime de Pékin s’est fixé pour objectif d’en installer chaque année 100 000 supplémentaires. « La Chine est déjà notre premier marché », précise Jacques Dupenloup. Mais c’est un marché difficile, saturé par une multitude d’acteurs locaux soutenus par les autorités centrales. Pour sortir du lot, le Haut-Savoyard – qui assure toute sa production en France – joue la carte du haut de gamme… et du sur-mesure.

« En Chine comme ailleurs, il faut se différencier », poursuit le cadre dirigeant. Stäubli Robotics revendique pour cela un positionnement « à la demande », répondant au mieux aux besoins exprimés. L’industriel aligne ainsi une centaine de modèles différents que ses clients peuvent « customiser » en fonction des environnements de travail ciblés. Couleurs, matériaux, performances… De nombreux paramètres sont personnalisables. « Un robot dédié à l’industrie agroalimentaire, par exemple, doit résister à des ambiances particulièrement humides, avec des produits utilisés très corrosifs », expose Jacques Dupenloup. Idem pour l’industrie pharmaceutique qui impose un cahier des charges strict sur le plan sanitaire. Face à ces contraintes, Stäubli Robotics vient d’enrichir sa gamme de robots Scara, qui propose désormais un modèle doté d’une structure compacte et complètement fermée.

Avance technologique

Autre segment porteur : le robot collaboratif et mobile, particulièrement sollicité par l’industrie automobile. Là encore, le Haut-Savoyard est au rendez-vous avec son robot ESD, présenté au dernier Salon de l'Internet des Objets (Sido) à Lyon en avril. Un modèle capable d’évoluer à haute cadence dans un environnement électronique sensible. « Notre valeur ajoutée, c’est la R & D », résume l’expert en robotique. Le groupe, qui investit en moyenne 15 à 20 millions d’euros par an dans ses outils de production et de recherche à Faverges, mise également sur la croissance externe pour garder son avance technologique. Après le rachat fin 2018 de l’allemand WFT, constructeur de plateformes robotiques mobiles, Stäubli Robotics pourrait prochainement « récidiver ». Et racheter d’autres acteurs européens… voire chinois.

* Créé en 1892 en Suisse, le groupe Staübli s’est établi à Faverges en Haute-Savoie en 1909.

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