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Le fabricant de robots côtiers Forssea Robotics passe au stade industriel
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Le fabricant de robots côtiers Forssea Robotics passe au stade industriel

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En se dotant de locaux six fois plus grands, Forssea Robotics se structure pour l’industrialisation et le déploiement commercial de ses robots sous-marins. Parmi les industries offshore, la PME sétoise cible notamment le marché mondial des fermes éoliennes, en forte croissance.

Les robots sous-marins de Forssea sont notamment utilisés pour l’inspection et la maintenance — Photo : Forssea

Sept ans après sa création, la PME sétoise Forssea Robotics (20 salariés) sort définitivement des phases de R & D et prototypage de ses robots submersibles. Elle vient d’inaugurer des nouveaux locaux de 800 m2, et étudie déjà une extension sur un hangar de 300 m2, afin de passer à l’échelle industrielle. Disposant en 2023 d’une flotte de 5 robots qu’elle met à la disposition des industries offshore (pétrole, gaz, énergies renouvelables), son objectif est d’en produire de 10 à 15 de plus en 2024 pour se positionner comme un leader de la robotique sous-marine côtière. "Nous ciblons les nouveaux marchés émergents dans cette zone : les fermes éoliennes situées à 200 m de fonds maximum, et les plateformes pétrolières ou gazières posées à moins de 100 m. L’éolien est un marché qui grossit rapidement : il représente à ce jour entre 15 et 20 % de notre clientèle, et devrait passer à 50 % de notre portefeuille dès l’an prochain, à parité avec l’industrie pétrolière et gazière", se projette Gautier Dreyfus, cofondateur de Forssea Robotics.

Un fort tropisme international

En plus d’un bureau d’études, le nouveau site intègre un hangar pour l’assemblage des robots, un atelier pour les tests d’intégration, ainsi qu’un bassin et un accès à la mer pour les tests en conditions réelles. Forssea Robotics table aussi sur l’embauche de 6 à 10 salariés en 2024 pour booster son développement commercial. L’entreprise travaille à 75 % à l’international : elle se positionne comme un sous-traitant, en mettant ses robots à disposition des sociétés de services dans le pétrole et le gaz. Après avoir placé un système au Brésil, elle projette de se développer en 2024 vers les autres grands hubs de cette industrie, tels que la Malaisie, l’Allemagne ou les Pays Bas. "Nous avons réalisé à ce jour environ 45 projets dans une douzaine de pays", dénombre Gautier Dreyfus.

Paradoxalement, la croissance de Forssea Robotics sur le marché national débute à peine. En septembre dernier, la PME sétoise a réalisé, pour le compte d’EDF, deux campagnes d’inspection dans le parc éolien de Saint-Nazaire. Elle inaugure ici une nouvelle approche commerciale, en vendant directement les rapports de surveillance au client, qu’elle veut dupliquer à l’avenir. "Ce modèle consistera à mettre nos robots sur les navires de clients pour inspecter les fermes éoliennes. Ainsi, nous aiderons les acteurs comme EDF à optimiser le planning des navires, en travaillant plus vite selon l’amplitude de marée", décrit Gautier Dreyfus.

Des évolutions technologiques en cours

Pour l’inspection visuelle, la gamme conçue par Forssea Robotics comprend des robots intelligents opérables à distance. En parallèle, la société veut augmenter le nombre d’outils proposés clé en main dans son catalogue : pour la maintenance, elle lance par exemple un système pour gratter les coquillages proliférant sur les structures offshore. Mais un des plus gros développements en cours chez Forssea Robotics concerne la "dronisation" de sa gamme : les robots actuels fonctionnent avec un câble d’alimentation, que la société veut supprimer en dotant ses machines de batteries. Financées dans le cadre de France 2030, ces versions "dronisées" des robots seront disponibles vers 2028.

Par ailleurs, au vu des prestations d’inspection qu’elle propose, Forssea Robotics s’est aussi dotée d’un département "Caméras et vision" (20 % de l’activité, principalement avec des centres de recherche). Elle a conçu des caméras sans intelligence embarquée, ou bien des caméras résidentielles (posées), utilisables jusqu’à 6 000 m de profondeur. Ces systèmes fonctionnaient jusqu’ici par reconnaissance de cibles, sous forme de tags. Pour la prochaine génération, Forssea Robotics vient d’achever la R&D, en collaboration avec l’Ifremer, d’un nouveau système par reconnaissance de texture. "Il permettra d’atteindre moins d’un centimètre d’erreur tous les 100 mètres", promet Gautier Dreyfus. Proposées sous forme de caissons étanches, ces nouvelles caméras seront commercialisées elles aussi dès 2024.

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