Depuis la reprise de Choosit par Françoise Nauton-Inglis et Emmanuel Martin en 2020, devenue Spiriit l’année suivante, l’agence digitale montpelliéraine (55 salariés, CA 2022 : 4 M€) est lancée dans une stratégie de croissance nationale, par voie organique et acquisition d’entreprises. Après avoir posé un premier jalon dans la région Auvergne-Rhône-Alpes en absorbant Digital Effervescence en 2022, Spiriit met la main sur l’agence Lumao (10 salariés, CA 2022 : 800 000 €), basée à Annecy (Haute-Savoie). Celle-ci propose des prestations de maintenance ou de refonte d’applicatifs aux e-commerçants, sur la base de la technologie Magento, plateforme de référence développée par le géant informatique Adobe. "Nous avions déjà une compétence e-commerce, principalement dans le conseil en stratégie de digitalisation et la réalisation de sites. Mais notre volonté est d’évoluer vers une technologie comme Magento, répondant aux enjeux des gros acteurs de l’e-commerce ou d’acteurs internationaux. Avec Lumao, nous sommes en capacité de délivrer cette expertise", explique Françoise Nauton-Inglis.
Une spécialité dans le monde des agences
Au sein de Spiriit, Lumao conservera sa marque ("L’entité subsiste car elle jouit d’une belle notoriété dans l’écosystème Magento", glisse Françoise Nauton-Inglis). Avec des références telles qu’Hermès, Salomon ou Made in Design (groupe Le Printemps), elle permet à l’agence montpelliéraine de renforcer son développement commercial auprès des grosses PME et ETI déjà matures sur le sujet de l’e-commerce, et qui veulent de la notoriété en plus. "Nous ciblons les groupes disposant d’une direction numérique, et qui souhaitent étendre son expertise. Nous visons aussi ceux qui n’en ont pas, et qui recherchent une expertise externalisée. Nous leur proposons une offre intégrant du conseil, parfois du développement, et surtout de l’accompagnement dans la durée, car leur projet doit s’inscrire dans une stratégie globale", analyse la PDG de Spiriit, qui gère un portefeuille de 50 clients à ce jour.
Avec les renforts successifs de Digital Effervescence et Lumao, qui s’ajoutent au savoir-faire accumulé depuis la création de Choosit en 1998, Spiriit prétend développer une offre de services "très technique, très design et très tournée vers la performance digitale", selon Françoise Nauton-Inglis : "Les acteurs qui assument ces trois axes de développement sont rares dans l’écosystème des agences digitales. Or depuis le Covid, l’heure n’est plus aux offres généralistes, mais aux offres multispécialités. Ma conviction est qu’on ne doit plus parler de transformation digitale, mais d’accélération digitale des entreprises", poursuit-elle. Forte de ce positionnement, Spiriit veut tripler son activité à l’horizon 2027, où elle vise 12 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Une gouvernance élargie aux salariés
Cette façon de faire très spécifique à Spiriit se retrouve jusque dans son organisation interne. Au printemps dernier, après la sortie définitive des fondateurs de l’entreprise, celle-ci a proposé à ses salariés de prendre des participations au capital. Une dizaine d’entre eux l’a fait, s’ajoutant aux dix managers de Spiriit déjà actionnaires. Réunis au sein d’une holding nouvellement créée, ils détiennent désormais 36 % du capital, contre 64 % aux mains de Françoise Nauton-Inglis et de son associé. "Je ne crois plus au modèle vertical de l’entreprise. Cette nouvelle table de capitalisation est voulue pour mettre en place une gouvernance élargie. Elle ne fonctionne pas selon des concepts à la mode comme l’holacratie, mais selon un système qui nous appartient. Nous parions sur l’intelligence collective mais aussi sur la rapidité d’exécution et la stimulation des idées. Nous avons déjà testé de nouvelles organisations du temps de travail, en attendant d’autres sujets décidés ensemble, pourquoi pas à l’occasion de nos croissances externes", conclut la dirigeante.
