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La croissance robuste du distributeur Brillat Alsace freinée par la crise
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La croissance robuste du distributeur Brillat Alsace freinée par la crise

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L'entreprise de distribution alimentaire Brillat Alsace, basée à Sainte-Croix-en-Plaine (Haut-Rhin), était en pleine croissance quand la crise sanitaire a impacté ses clients restaurateurs. Le rythme a ralenti, mais le fondateur se veut positif.

Julien Beulaigne, le gérant du distributeur alimentaire Brillat Alsace, a installé sa société sur le site familial de Sainte-Croix-en-plaine en 2013 — Photo : ©Charlotte Stiévenard

Début 2020, les chiffres étaient au beau fixe pour le distributeur alimentaire spécialisé dans les produits frais Brillat Alsace (CA : 2,4 M€, 14 collaborateurs). Cette société de Sainte-Croix-en-Plaine, dans le Haut-Rhin, venait de doubler sa surface avec l’inauguration d’une nouvelle chambre froide de 330 m² pour plusieurs centaines de milliers d’euros et anticipait un chiffre d’affaires de 2,8 millions d’euros. Sur les dix premières semaines de l’année 2020, il avait même augmenté de 28 % en moyenne.

Brillat Alsace commercialise cependant des produits de la mer (50 % de l'activité) et des légumes frais (les 50 % restants) à destination des restaurateurs. Comme toutes les entreprises dépendantes de ce secteur, la société a dû faire face à la crise du Covid : « Nous anticipons un chiffre d’affaires de 2,1 millions d’euros en 2020. Cela reste honorable par rapport à la situation », commente Julien Beulaigne, le gérant.

Un recentrage vers les professionnels

Cet entrepreneur a fondé Brillat Alsace en 2013 après avoir travaillé dans la grande distribution. Lié par une clause de non-concurrence à son ancien employeur, il s’est d’abord concentré pendant deux ans sur la commercialisation de paniers aux particuliers, à base de viande, de fromage, de légumes frais et de poisson. Quand il a pu s’attaquer au marché des professionnels en 2015, il a abandonné progressivement le BtoC : « les particuliers se font livrer le soir et les week-ends, tandis que les professionnels veulent se faire livrer le matin. Il fallait deux équipes différentes et deux logistiques différentes. Nous avons dû faire un choix. De plus, les particuliers sont moins fidèles. Si vous livrez de la qualité à un prix juste à un professionnel, il reviendra vers vous ».

Alors que ses clients sont aujourd'hui les restaurateurs, au plus fort de la crise sanitaire, le dirigeant a dû revoir ses priorités. « En mars, quand tous les restaurants ont fermé, nous avons dû agir vite pour écouler les produits frais, explique Julien Beulaigne. Nous avons également remis en place une petite livraison pour les particuliers avec un système de drive et de paiement sans contact deux fois par semaine. » Les paniers ont été complétés avec les produits laitiers fournis par Pierre Michel et la viande de Koch et fils, les deux entreprises gérées par la famille de Julien Beulaigne et installées sur le même site.

Une activité qui reprend avec peine

« Il a fallu s’adapter, explique le dirigeant. Nous avons perdu 80 % de notre chiffre d’affaires sur les deux mois du confinement. Une partie de la clientèle professionnelle s’est mise à la vente à emporter, mais le flux était faible ». L’ensemble du personnel a été placé à un moment ou à un autre au chômage partiel, mais la société n’a pas demandé de prêt garanti par l’État.

Aussitôt les restaurants rouverts en juillet, les livraisons aux particuliers ont quasiment cessé. « L’activité a repris, mais avec plus de peine », explique Julien Beulaigne. Pour 2021, il reste prudent mais souligne que « pour l'instant, tous les clients continuent de fonctionner ». Il prévoit tout de même le recrutement d’un acheteur et d’un commercial si l’activité reprend normalement. Il compte également investir 50 000 euros dans la modernisation de son système informatique.

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