Ruban Bleu, "premier fabricant européen, en volume, de bateaux électriques sans permis pour le secteur fluvial", selon son directeur Thibault de Veyrinas, déploie un éventail de projets à l’aube de ses trente ans, portés par les marchés français et internationaux.
L’entreprise de dix salariés basée à Vigneux-de-Bretagne (1,8 million d’euros de chiffre d’affaires en 2021) va relancer la conception et la fabrication de navettes électriques. Ruban Bleu a construit la première six ans après sa création en 1992, amarrée à Nantes. S’en sont suivies une deuxième basée au bassin de La Villette à Paris, puis une troisième à Port Camargues (Gard). "Lorsque j’ai repris la société en 2006 (NDLR, dont il est aujourd’hui l’actionnaire majoritaire), ce n’est pas un sujet dont je me suis occupé. Il était très lourd à gérer, notamment du fait d’une réglementation qui évoluait en permanence", se remémore Thibault de Veyrinas.
Mais la navette est de nouveau à la mode, et "en août dernier, nous en avons vendu une à destination d’un port anglais". Laquelle sera équipée d’une batterie en lithium et de panneaux solaires. "Après avoir finalisé celle-ci, deux autres sont en projet également pour Angleterre."
Pour ces bateaux de transport de passagers reliant deux rives ou effectuant un circuit touristique, d’une capacité maximale de 30 passagers (9 m de longueur, 3,5 de largeur), "nous avons l’historique, les compétences, le savoir-faire, nous devons donc prendre notre place sur ce marché." Des privés comme des collectivités sont demandeurs. "Nous sommes régulièrement sollicités et, dès 2023, nous souhaitons répondre à la demande. Bien sûr, ce projet entraînera des embauches et des investissements, mais il est trop tôt pour en évoquer le nombre et les montants."
Un effet Covid sur la location de bateaux
D’ici là, Ruban Bleu aura développé sa propre hélice pour moteurs électriques. Un élément qui est loin d’être anecdotique pour l’équipement de ses bateaux. Depuis quatre ans, l’entreprise n’achète plus ses moteurs aux États-Unis ou en Autriche pour les fabriquer elle-même. Ce qui du reste lui a ouvert le marché de la motorisation, la PME étant en mesure de substituer pour d’autres moyens de navigations que les siens, à titre d’exemple des voiliers, le moteur thermique en électrique. Avec l’hélice, pour lesquelles les études viennent de se terminer, Ruban Bleu maîtrisera davantage sa chaîne de production.
En 2021, l’entreprise a conçu et fabriqué 95 bateaux électriques. "Nous serons à plus de 130 en 2022, annonce Thibault de Veyrinas. L’une des principales raisons de notre développement est liée au Covid, les gens s’étant tournés vers des activités en France. Les loueurs de nos bateaux - nos clients sont des collectivités, des parcs de loisirs ou des privés qui ont des activités de location - ont été débordés. Soit ils ont souhaité augmenter leur flotte, soit la renouveler." Le concepteur ligérien, fabricant et distributeur dispose d’une gamme de six modèles de bateaux de 5 à 30 places dont un seul nécessite un permis.
La France pour premier marché
Depuis 2008, l’entreprise a déployé un service d’aide au montage de base nautique pour les porteurs de projets ou collectivités qui souhaitent animer leur plan d’eau. Une prestation qui englobe une étude sur la faisabilité du projet, un appui pour obtenir des autorisations (d’exploitation, de navigation…) et un prévisionnel pour en évaluer la rentabilité. Ruban Bleu commercialise également les éléments de cette base : pontons, billetterie, bornes électriques, matériel de sécurité… "80 % des bateaux que nous vendons sont à destination de bases qui sont créées ou évoluent", précise Thibault de Veyrinas
Son marché est en premier lieu national, la France ayant le plus important réseau fluvial d’Europe. Entre 25 et 30 % de l’activité est tournée vers l’internationale (Espagne, Grande-Bretagne, Pays Bas, Suisse et Australie). Les seules ventes en B to C concernent le grand export : une commande vient ainsi d’être finalisée pour le Koweït.
