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Prosain agrandit son usine de produits cuisinés bio
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Prosain agrandit son usine de produits cuisinés bio

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Malgré un marché difficile en 2022, le fabricant de produits cuisinés bios Prosain maintient et développe son activité. L’entreprise catalane va investir 7 millions d’euros dans une extension d’usine, concrétisant sa vision de la transformation alimentaire du territoire.

La PME catalane Prosain veut porter sa production annuelle à près de 9 000 tonnes de produits finis — Photo : Prosain

L’inflation affectant le pouvoir d’achat des consommateurs, le rayon du bio fait grise mine dans la grande distribution et les réseaux spécialisés. Mais si les ventes en France ont chuté de 10 % sur un an à mai 2022, la PME Prosain (70 salariés), installée à Bages (Pyrénées-Orientales), a su maintenir ses positions. Le fabricant de produits cuisinés surfe encore sur la croissance euphorique engrangée par le secteur alimentaire lors de la pandémie : avec des ventes en forte hausse en 2020, Prosain a enregistré un bond de 22 % de son chiffre d’affaires, s’établissant à 20 millions d’euros. Elle a su rester à ce niveau en 2021 malgré l’amorce de la décrue sur le marché national, et confirme que son prévisionnel reste inchangé au terme du premier semestre 2022.

Des process de production optimisés

La PME ambitionne néanmoins de continuer à se développer, et lance pour cela un projet industriel en trois volets. L’entreprise va investir 7 millions d’euros dans l’extension de son bâtiment de production de Bages. La superficie actuelle, de 8 000 m2, va être augmentée de 2 000 m2, avec un démarrage du chantier prévu pour début 2023. L’ensemble du processus va être revu et optimisé (déballage, préparation, stockage). L’objectif est de porter la fabrication de produits finis de 5 400 tonnes à 8 500 tonnes par an. "Nous souhaitons notamment améliorer la capacité de stockage, avec plusieurs salles aménagées pour l’entreposage en froid négatif et en froid positif", précise Brooks Wallin, président de Prosain.

En outre, le bâtiment, qui date de 1974, va connaître une deuxième tranche de travaux visant à améliorer son efficacité énergétique, après un premier plan d’investissement en ce sens en 2014. Dès la fin 2022, il sera équipé de panneaux photovoltaïques supplémentaires, portant sa production électrique à 400 kilowatts-crête. "Nous allons aussi investir pour mieux traiter tous les effluents de l’usine, de sorte à réduire le volume des eaux usées", souligne Brooks Wallin.

Un engagement militant pour le bio

Cet Américain a repris en 2004 l’entreprise fondée en 1968 avec l’ambition affichée d’en faire un acteur de la transformation alimentaire. "Prosain fabriquait des produits bio, sans aucun pesticide, dès 1968, bien avant que le label bio lui-même ne soit créé. Nous avions un côté militant que nous avons conservé", argumente-t-il. Plusieurs actions viennent appuyer cette volonté. Ainsi, en près de vingt ans, Prosain a relocalisé son sourcing en grande partie, en passant de 2 % à 60 % son taux d’achats en région. "Nous avons rapatrié à peu près tous nos achats en tomates et en légumineuses, mais cela doit faire sens. Nous continuons à acheter du sucre de canne et non du sucre de betterave produit localement car le consommateur préfère le premier dans les confitures. C’est une évolution patiente", insiste-t-il.

De même, en 2018, Prosain a créé "Terra d’Estrelles", une exploitation agricole de 18 hectares. Des parcelles en friche qu’elle a redimensionnées afin de les convertir et les cultiver en agriculture biologique et biodynamique. Mais seules 10 % des cultures servent à approvisionner la conserverie biologique de Prosain. "Notre but est d’abord de remettre en exploitation des variétés anciennes, et aussi d’expérimenter avec les techniques agroécologiques, dont le bio n’est qu’une facette. Nous voulons progresser sur des pratiques telles que le travail sans labour, le mélange des cultures ou l’utilisation du biochar (un charbon biologique adapté aux sols, NDLR). C’est le seul moyen d’avancer vers l’agriculture du futur", martèle l'entrepreneur.

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