"Le seul vrai sujet qui importe aujourd’hui, c’est tout ce qui concerne la lutte contre le changement climatique. Et ça, aucun candidat n’en parle", lance Simon Laurent. En 2017, il a cofondé, avec Alexandre Ballet, Havr, une start-up industrielle basée à Compiègne (60), et développant des serrures connectées. Leur start-up, comptant une vingtaine de salariés, a été rachetée en octobre par SFPI, groupe parisien spécialisé dans l’industrie de la protection.
Le jeune dirigeant, âgé aujourd’hui de 27 ans, poursuit. "Le dernier rapport du Giec, pourtant très alarmant encore une fois, est paru dans une indifférence totale. Personne ne s’est emparé du sujet. Pourtant, pour les moins de quarante ans aujourd’hui, le vrai sujet est là, au-delà de l’Ukraine, au-delà de l’âge de départ à la retraite. Mais on est face à des candidats qui semblent incapables de penser plus loin que les échéances électorales."
Des entreprises engagées pour l’environnement
Et pourtant, estime Simon Laurent, la société civile et les entreprises sont de leur côté prêtes à s’engager sur la voie de la sobriété. "Pas mal de sociétés sont en mouvement sur ces questions et s’imposent d’elles-mêmes des mesures qu’on pourrait considérer comme contraignantes. Je pense à l’excellent label BCorp par exemple, qui permet d’instaurer un cadre au changement, et vers lequel de nombreuses entreprises tentent d’aller. Mais aussi, aux mesures que de plus en plus d’entreprises prennent, pour repenser leurs produits et leurs approvisionnements. Faire reposer son modèle économique sur la durabilité de ses produits par exemple, c’est déjà un engagement. Ou travailler, comme nous le faisons chez Havr, à se créer une chaîne de fournisseurs dans un rayon de deux heures de route. C’est bien sûr réservé, pour le moment, à des produits à forte valeur ajoutée, et cela ne convient pas à tous les secteurs. Mais c’est quelque chose que de plus en plus de dirigeants cherchent à construire, même si c’est long et coûteux."
