L’état de santé mentale des salariés est préoccupant selon une enquête Axa diffusée le 6 mars. Dans le monde, près d’un quart (23 %) de l’ensemble des travailleurs a été en arrêt maladie pour des raisons de santé mentale en 2023. Chez les jeunes travailleurs, ce chiffre atteint 38 %, révèle cette étude menée avec Ipsos auprès de 16 000 personnes dans 16 pays européens, américains et asiatiques.
Seulement 33 % des salariés français sont épanouis au travail
Les maladies de santé mentale sont liées à des raisons personnelles (33 %), professionnelles (23 %), voire les deux (25 %). "Il est difficile de voir où est la frontière entre le personnel et le professionnel. Les jeunes, les cadres supérieurs et les managers disent de façon plus significative que c’est professionnel", commente Étienne Mercier, directeur du pôle Opinions et Santé d’Ipsos à l’occasion de la présentation des résultats de cette étude.
En France, 10 % des salariés se déclarent en difficulté, 21 % sont languissants, 36 % se débrouillent. Ils ne sont que 33 % à se dire épanoui dans leur travail. Des données qui s’alignent avec les résultats du baromètre de la santé mentale des salariés publié par Teale. La plateforme de santé mentale a interrogé 10 000 salariés français et constate que 23 % des salariés sont dans un état critique ou à risque de dépression et qu’à l’inverse 18 % sont en excellente santé.
La dépression et les troubles anxieux, premières causes des troubles de santé mentale
Les principaux problèmes de santé mentale cités sont la dépression, les troubles anxieux, les phobies ou troubles post-traumatiques. "La majorité de la population active souffre aujourd’hui de problèmes de santé mentale. 58 % de grande fatigue et de manque d’énergie, 50 % de troubles du sommeil, 47 % de stress et d’anxiété, 48 % de perte d’intérêt ou de plaisir et 43 % de perte de confiance en soi. 41 % déclarent vivre cinq de ces problèmes à cause de leur travail", détaille Étienne Mercier.
Face à ces situations, les salariés se désengagent, veulent démissionner et changer d’emploi. Selon Étienne Mercier, ces constats font partie d’un nouveau rapport au travail. "Après le Covid, nous avons parlé d’un nouveau rapport au travail et de la grande démission. Il y a aussi la santé mentale, un ennemi invisible qui a créé un nouveau rapport au travail et qu’il va falloir traiter", explique-t-il.
Les salariés attendent des solutions
Selon cette enquête, près des deux tiers (62 %) des personnes âgées de 18 à 44 ans estiment que les soins de santé mentale et le soutien fournis par leur employeur étaient importants dans leur décision de rester sur leur lieu de travail. Patrick Cohen, directeur général d’Axa Europe et Santé, estime que "l’attente des salariés est forte, ils souhaitent des solutions de consultation externe, une meilleure information et un renforcement du coaching managérial".
Parmi les solutions attendues figurent des cours de premiers secours en santé mentale à l’échelle de l’entreprise. Un dispositif déjà mis en place dans certaines entreprises, notamment chez Axa avec 165 secouristes référents, ou encore BNP Paribas et Pernod Ricard. En France, 100 000 personnes sont formées aux premiers secours en santé mentale.
