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Pour traverser la crise de l’immobilier, Groupe Sylvagreg ajuste sa stratégie
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Pour traverser la crise de l’immobilier, Groupe Sylvagreg ajuste sa stratégie

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Spécialiste de la construction neuve grâce à son savoir-faire dans le gros œuvre, l’entreprise Sylvagreg, basée à Lomme près de Lille, adapte sa stratégie pour traverser la crise.

Sylvagreg vient de livrer le siège du promoteur BECI à Bergues — Photo : BECI

Avec 300 salariés pour 90 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 80 % réalisés en construction neuve, Groupe Sylvagreg est l’une des ETI leader de l’industrie du bâtiment dans les Hauts-de-France. Installée depuis soixante ans à Lomme, près de Lille, la société dirigée par Augustin et Victor Outters doit aujourd’hui faire face à la crise de la construction neuve. "En qualité d’entreprise de gros œuvre, nous sommes les premiers à être impactés par cette crise que nous avons vue venir et qui est désormais très concrète", estime Augustin Outters, président. Sur le segment de la construction du logement, qui représente 75 % de son chiffre d’affaires, il constate un repli de la prise de commande de 25 % entre 2022 et 2023. "Toutes les activités liées aux promoteurs immobiliers sont compliquées. Nous étudions encore beaucoup de projets mais les décisions ne se prennent pas, l’inertie est considérable". Dans ce contexte, la difficulté réside donc dans "le manque de visibilité. On ne sait pas combien de temps cette crise va durer mais il faut que nous soyons prêts lorsque la machine redémarrera".

Adapter la stratégie

Alors, pour traverser la tempête, l’adaptation est de mise. Bien que serein avec un carnet de commandes à 11 mois - toutefois plus court qu’à l’accoutumée -, le groupe pourrait freiner sa dynamique de recrutements. "L’emploi intérimaire sera, si besoin, le premier amortisseur", regrette le dirigeant qui, sur le court terme, veut toujours plus employer une posture de gestionnaire en "bon père de famille et rigoureux".

Il s’oriente aussi vers une nouvelle typologie de chantier à conquérir. "Le marché de l’entretien-réhabilitation est en croissance. Assez peu présents sur ce segment, nous allons nous y intéresser davantage, en mettant en avant nos qualités de pilotage d’opérations complexes".

Étendre son terrain de jeu

Sylvagreg lorgne aussi de nouveaux terrains de jeu. Très actif en métropole lilloise, il entend bien se faire une place sur la Côte d’Opale et le Dunkerquois. La première est tirée par le développement touristique, le second, "eldorado des années à venir", est dopé par la réindustrialisation et ses 20 000 nouveaux employés qu’il faudra loger. L’ambition à trois ans est forte, pour que le littoral représente 15 % de l’activité du groupe constitué de six filiales (STS, MDN, Prométhée, Sylvagreg, Noirdebois, Batilin).

Miser sur l’innovation

"Dans toutes les crises, il y a des opportunités", affirme celui qui est aussi président de l’Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO) au sein de la FFB Hauts-de-France. Poussé par la nécessité de décarboner la construction et la nouvelle réglementation RE 2020, le groupe Sylvagreg s’est engagé il y a trois ans dans des expérimentations. En testant par exemple des bétons bas carbone ou encore en créant avec l’industriel Vermeulen et la coopérative La Linière, Batilin, société fabricante d’un bloc de maçonnerie de lin, un matériau biosourcé pour la construction et la rénovation. "L’objectif est de proposer une offre décarbonée et différenciante. Un segment d’avenir qui devrait générer de l’activité d’ici 2 ou 3 ans", espère Augustin Outters. En attendant que d’ici là, le gros temps soit passé.

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