Pour 2024, le Groupe IRD mise sur l’accompagnement plutôt que l’investissement

Pour 2024, le Groupe IRD mise sur l’accompagnement plutôt que l’investissement

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Aux premières loges pour sentir le pouls de l’économie régionale, le Groupe IRD se prépare à accompagner, sans catastrophisme, un ralentissement des investissements en 2024. Le capital-risqueur régional développe son offre en conséquence, en renforçant son volet "accompagnement".

Thierry Dujardin, Jean-Pierre Letartre et Paul Damestoy, le trio à la tête du capital-risqueur nordiste Groupe IRD — Photo : Jeanne Magnien

L’année 2023 aura encore montré le poids du Groupe IRD dans le soutien aux entreprises régionales. Un rôle qui, s’il reste encore largement financier, avec un record de 75,2 millions d’euros injectés l’année dernière dans l’économie régionale, tend vers toujours plus d’accompagnement.

"Nous avons continué à renforcer notre dimension conseil pour épauler les dirigeants dans un contexte économique incertain, tout en poursuivant notre mission : ancrer et attirer les sièges de décision en région", résume ainsi Thierry Dujardin. En 2023, 54,2 millions d’euros ont été investis par IRD Invest, dans 32 opérations impliquant ses différents véhicules d’investissement (Nord Création, Nord Croissance, IRD Entrepreneurs, et le FE2T).

2023 a également vu le lancement, en partenariat avec l’AFM et la Région, d’une nouvelle société d’investissement, Side Invest, dédiée au développement de l’industrie du divertissement dans les Hauts-de-France. Une opération d’ampleur a ponctué cette première année, le rachat de 12 % du capital du RC Lens, pour 20 millions d’euros.

Renforcer l’accompagnement

À l’issue d’une année 2023 "très dynamique" donc, sur tous ses métiers, le Groupe IRD s’attend en 2024 à être moins sollicité sur le plan capitalistique, mais davantage, sur les aspects d’accompagnement. Des métiers sur lesquels la structure s’est renforcée ces dernières années, notamment sur ses pôles M & A (10 opérations de fusion-acquisition et 8 levées de fonds accompagnées en 2023) et RSE (45 missions en 2023), un domaine dans lequel la demande est en forte hausse. "À tort ou à raison, les entreprises régionales se préparent à une année plus compliquée financièrement. Nous voulons être à leurs côtés pour les aider à identifier les coups de vent, et à en sortir au plus vite. Tout en gardant à l’esprit, qu’il y a pour nous deux zones d’investissement clé pour les entreprises, la décarbonation, et l’innovation, qui sont actuellement les deux leviers pour gagner en valeur ajoutée", poursuit Thierry Dujardin.

Mieux accompagner les start-up

Concernant l’innovation, le Groupe IRD se renforce justement pour mieux accompagner les start-up au travers d’un nouveau dispositif, baptisé "Start-up industrielles IRD 1". Il ambitionne de combler un "no man’s land" dans le financement actuel des jeunes entreprises industrielles, en lien avec l’écosystème régional. "Il y a beaucoup de fonds très orientés technologie, et des financements importants qui ont été débloqués dans le sillage des gigafactories. Entre les deux, pas mal de start-up peinent à boucler un second tour pour passer du laboratoire à la petite industrie. Ils ont une technologie au point, des preuves de concept, mais des difficultés à financer leur première usine. C’est une étape critique, présentant un risque complexe", analyse Laurent Deswartes directeur d’IRD Invest.

Le Groupe IRD a donc mobilisé son réseau pour créer un écosystème d’accompagnement dédié à ces jeunes pousses, et leur apporter "de la matière grise ou des deniers". Verkor, Poclain, Innovafeed ou encore Minafin font partie des acteurs implantés en région impliqués dans le dispositif. Avec déjà 9 millions d’euros réunis, le premier véhicule devrait à terme disposer de 15 millions d’euros, des fonds privés pour 60 %, et 40 % de fonds publics.

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