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Polaris : De l'huile dans les rouages
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Polaris : De l'huile dans les rouages

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Le capital de la société quimpéroise de biotechnologies vient d'évoluer. Un changement d'actionnaires et une levée de fonds avec pour objectif d'aller vers plus d'international.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Détenue depuis 2009 par le fonds d'investissement Seventure Partners, Polaris, l'entreprise de biotechs de Pleuven, près de Quimper, vient de faire entrer au capital Jean-Pierre Rivery, patron de Picama à Vannes. Il devient le président du conseil d'administration de Polaris.




Levée de fonds

« La recomposition du capital s'est faite en deux mouvements explique Olivier Thiberge, directeur général de Polaris depuis le printemps dernier. Le rachat des parts des actionnaires historiques par Seventure Partners et par Jean-Pierre Rivery puis une augmentation de capital réservée. » Ancien président de Diana Pet Food, le nouvel actionnaire, également patron du Medef 56 et président de la fédération Act Food Bretagne (lire ci-dessous), a créé Picama dans le but d'investir dans des entreprises industrielles spécialisées dans la valorisation des produits de la mer. Pile le profil de Polaris, spécialiste des lipides nutritionnels issus principalement d'huiles de poissons et la nutraceutique. Les débouchés ? Les compléments alimentaires, la santé animale, pharmacie, les aliments fonctionnels et la cosmétique. Le nouvel actionnaire apporte aussi un équilibre dans le capital : un industriel aux côtés des financiers du fonds d'investissements.




Microenrobage

Créée en 1994 par Gildas Breton, toujours directeur scientifique de Polaris, et Stéphane Lozachmeur, l'entreprise de biotechs a su grandir en Cornouaille, notamment grâce à son procédé innovant : le micro-enrobage. Cette technologie permet d'enrober les substances d'une couche de matière grasse d'origine végétale, 100 % biodégradables. Polaris compte aujourd'hui 47 salariés et réalise 13 millions d'euros de chiffre d'affaires. Celui-ci se décompose en trois activités. La première, la principale, est sa gamme d'huile Oméga Vie. Polaris continue son activité de distribution pour Epax. Enfin, la société propose également une prestation de façonnage pour compte de tiers.




Tournant indust






riel en 2009

En 2009, la société, qui fait alors de la distribution, amorce un tournant vers l'industrie. Grâce à une levée de fonds de six millions d'euros et l'entrée de Seventure Partners, Polaris investit onze millions dans une usine à la Forêt-Fouesnant. Un pari difficile pour une PME. « L'apport en fonds propres de cette dernière levée de fonds permet de donner un peu d'air à la trésorerie », concède Olivier Thiberge. De quoi relancer la machine, en somme. « On est entré dans une deuxième phase de la vie de l'entreprise. Après la phase pionnière, on arrive à la phase de développement et de gestion. Mais rien ne change dans l'ADN de l'entreprise. »




Objectif : plus d'international

Pour Polaris désormais, le défi est de saturer son outil industriel. « Nous ne pouvons pas donner de chiffre précis quant à la capacité de l'usine car nous avons différentes étapes de process sur nos ingrédients comme le raffinage, la purification, la concentration, la stabilisation... À titre d'exemple, on peut produire 10 tonnes de produits raffinés par jour », détaille le directeur général. Pour donner du grain à moudre à l'usine qui emploie 20 personnes, la direction mise sur l'international. « C'est notre outil qui nous pousse dans cette voie. » Aujourd'hui, l'export représente environ 30 à 40 % de l'activité de la société, contre 60 à 70 % pour le marché français. « L'objectif est d'inverser ce ratio, d'ici cinq ans environ. Ça ne se fera pas en un jour », indique Olivier Thiberge. Mais au lieu de se disperser dans le plus de pays possible, la stratégie de Polaris est de viser une poignée de zones. Les pays cibles sont les États-Unis, le Japon et l'Espagne où leurs produits sont déjà distribués. Mais aussi l'Italie, l'Angleterre et l'Allemagne. Des commerciaux vont être embauchés dans cette optique.




1M? d'investissement

Le gros investissement industriel ayant été fait il y a six ans, Polaris va investir près d'un million d'euros en 2016 pour des machines afin de compléter son usine. C'est sur sa gamme propre, Oméga Vie que Polaris veut se développer. « Gildas Breton, le directeur scientifique et cofondateur, est une pointure dans le monde de la nutraceutique. L'équipe R & D (trois personnes NDLR) travaille sur des projets innovants notamment en collaboration avec des centres de recherches externes. » Une innovation sort tous les trois à cinq ans ainsi que des améliorations régulières sur les produits déjà sortis. « Nous sommes encore petits sur ce marché où les grands acteurs sont BASF ou DSM. Il nous faut nous différencier car nous avons fait le choix de l'indépendance », conclut le directeur général.

Polaris



(Pleuven) Directeur général : Olivier
Thiberge 47 salariés 13 millions d'euros de chiffre d'affaires 02 98 54 84 20 www.polaris.fr

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