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Picot envisage d’étendre une usine de 21 000 mètres carrés en Mayenne
Mayenne # Métallurgie # Investissement industriel

Picot envisage d’étendre une usine de 21 000 mètres carrés en Mayenne

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Venant d’inaugurer un atelier de 5 000 mètres carrés en Mayenne, le fabricant de clôtures et de portails Picot compte devenir le numéro un européen de ses marchés. Pour cela, il imagine d’étendre de 21 000 mètres carrés l’une de ses deux usines de Congrier.

Yohann Moreau, directeur technique, et Grégory Lepage, directeur général du groupe Picot, dans le nouvel atelier de production de poteaux de clôtures situé sur le site ex-Dirickx de Congrier — Photo : Frédéric Gérard

À Congrier, dans le sud-est de la Mayenne, les deux sites industriels de Picot (ex-Dirickx) font progressivement peau neuve. Dernier investissement en date, pour un montant total de dix millions d’euros, soutenus par Bpifrance, un bâtiment de 5 000 m2 qui abrite depuis mars quatre lignes de profilage de poteaux de clôture.

Avec l’introduction dans l’atelier de la soudure, qui permet de proposer des poteaux plus résistants, et la récente ligne de peinture, qui élargit la palette à 90 couleurs, la société est capable de proposer de nouvelles solutions. Un travail sur le picking et la logistique permet désormais de préparer une palette par produit spécifique, et de gagner en réactivité à partir de la commande du client. Ce n’est qu’une étape pour le groupe qui emploie 1 400 salariés.

Une extension de 21 000 m² en projet

Deux ans et demi d’études sont actuellement soumis à enquête publique. L’industriel a imaginé 21 000 m² d'extensions supplémentaires, qui seraient construites en deux phases. Elles hébergeraient quatre lignes de lignes de profilage de panneaux et une ligne de peinture et de traitement de surface. Ces constructions viendraient s’agglomérer au bâtiment neuf de 5 000 m².

Ce qui lui permettra peu ou prou de doubler sa surface de production de son usine de poteaux et clôtures de Congrier - le second site de Congrier fabrique, lui, des portails.

"On a dessiné notre usine de rêve, explique Yohann Moreau, directeur technique. On avait besoin de doubler la production, d’augmenter les flux logistiques et de créer un espace pour attirer les transporteurs. Nous avons profité de devoir revoir l’arrêté préfectoral de mise en conformité datant des années 2000 pour anticiper, repartir de zéro et intégrer les nouvelles technologies. Avec les conclusions de l’enquête publique et le prochain arrêté préfectoral, nous serons prêts à dégainer." Quand exactement ? Pas dans l’immédiat pour le directeur général de Picot, qui tempère : "On ne sait pas ce que ce projet d’extension deviendra exactement, précise Grégory Lepage. Les investissements se feront en fonction des conditions de marchés."

Les productions dans l’usine future, le stockage dans l’ancienne

Si ce projet prenait forme, c’est un tout nouveau site qui verrait le jour avec des bâtiments en autoconsommation énergétique (30 % de surface de toiture en photovoltaïque), automatisés et robotisés. Avec une restructuration complète, surtout. L’ensemble de l’outil industriel serait installé dans l’extension pour laisser place principalement dans les bâtiments existants à des aires de stockage et logistique. Avec des quais de chargement dédiés et de nouvelles voies de circulations, chaque atelier de production serait régi par l’un des trois flux distincts du site industriel : celui des poteaux, celui des panneaux grillagés, celui de la peinture. Les capacités de stockage, "pour sécuriser nos besoins face à une éventuelle flambée des prix ", seront augmentées. Et un dernier flux serait dédié au picking. Au total, une centaine de camions pourraient aisément repartir du site de Congrier chaque jour. Déjà, "de 30 camions par jour nous sommes passés actuellement à près de 80 camions".

Devenir numéro 1 des clôtures et des portails

Les ambitions du groupe Picot sont claires : devenir le numéro un en Europe sur les clôtures et les portails. Et ce, d’ici 2025, si possible. Le groupe a tablé sa stratégie sur le continent, en termes de fournisseurs et clients. Il a retiré ses équipes d’Asie, en fermant Dirickx China il y a quatre ans et en rapatriant quatre machines sur ses sites de Congrier et Valenciennes, dans le Nord. "On réalise actuellement 65 % de notre chiffre sur le marché français, il nous reste donc du potentiel dans les autres pays d’Europe", souligne Grégory Lepage, dont le groupe réalise 380 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Les panneaux et poteaux des clôtures Dirickx sont de plus en plus personnalisables — Photo : Frédéric Gérard

En reprenant Dirickx, en 2017, Picot a entamé un processus de développement externe. Congrier demeure le bateau amiral, la plus grosse usine (290 salariés sur les deux sites) et le siège administratif du groupe (60 salariés). Et si l’étude d’éventuelles extensions émane de besoins de production, elle renvoie plus globalement à une réorganisation industrielle du groupe.

Multiples acquisitions

De 2019 à 2022, Picot a fait l’acquisition notamment de Place Clôture, Districlos, Agripal, Roy, ainsi que Vanderloo et B & G aux Pays Bas et GMP en Belgique. Le groupe a gagné de nouveaux clients et parts de marché. Cela lui a aussi permis de maîtriser l’ensemble de la chaîne, de la production à la distribution avec un réseau de magasins en propre. L’offre est aujourd’hui adaptée aux particuliers comme aux entreprises.

Mais en rachetant tous ces acteurs, Picot s’était retrouvé "avec des machines et des compétences similaires sur différents sites. Avec une problématique de savoir-faire à pérenniser sur certaines machines. Nous avons donc fait une roadmap qui a abouti à créer des pôles de compétences", explique Yohann Moreau.

Le groupe a officiellement inauguré, ce jeudi 12 octobre, son nouvel atelier de 5 000 m2 avec quatre lignes de profilage de poteaux de clôtures en production depuis mars — Photo : Frédéric Gérard

Le nom Dirickx s’est effacé dès 2018 pour une communication de groupe mais perdure sur des marques phares de panneaux de clôtures et poteaux, de portails et plus récemment d’un réseau de SAV et maintenance. Sur les deux sites de Congrier, la production s’élève désormais à 22 000 kilomètres de clôtures par an et 28 000 portails, standards et sur mesure. Ce segment devrait se développer avec de nouvelles solutions automatisées et de plus grandes largeur d’ouverture en autoporté.

Au total, Picot compte treize sites de productions, soit 80 000 m2 d’usines automatisées et robotisées, est présent dans dix pays et à travers dix-huit sociétés.

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