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Océanide prépare son avenir dans le génie côtier et océanique
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Océanide prépare son avenir dans le génie côtier et océanique

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Devenue une société experte en génie océanique et côtier, la PME Océanide exploite des moyens d’essais sans équivalent en France. Nommée lauréate France 2030 en octobre 2023, elle mène un travail d’anticipation pour ancrer, à La Seyne-sur-Mer, un laboratoire de modélisation physique, qui serait unique au monde, tout en confirmant son positionnement sur le marché des énergies marines renouvelables.

La PME Océanide emploie 18 salariés — Photo : Kadder Bouzian

Après avoir participé au développement de l’offshore pétrolier et gazier profond en simulant les effets des courants, de la houle et du vent sur de nouveaux concepts flottants ou fixes en mer, la PME Océanide (18 salariés, CA : 2 M€) est désormais au service des acteurs des énergies renouvelables "pour révéler, avec eux, le potentiel immense et infini de l’énergie en mer." Ce virage stratégique, enclenché dès 2015, a été récemment confirmé par l’obtention de financements France 2030 pour la réalisation de deux projets de R & D dans l’éolien flottant, "démontrant l’intérêt de l’Ademe et de l’État pour nos activités", souligne son directeur général, Benjamin Bailly.

Deux projets lauréats France 2030

Avec son projet baptisé Beefore, l’entreprise, implantée sur le port de Brégaillon, à La Seyne-sur-Mer, entend développer une méthodologie de modélisation hybride (physique et numérique), qui permettra à ses clients de connaître, à la suite d’une série d’essais, l’impact des réglages de l’éolienne (l’angle des pales par exemple) sur le comportement du flotteur et sur son productible.

L’autre projet, collaboratif (avec les sociétés Blue Twin et Hydro Quest), vise le développement d’un nouveau flotteur disruptif (Floatwin), accueillant deux éoliennes à axe vertical. "Ces deux projets, dont le montant total avoisine 1,4 million d’euros, sont soutenus à hauteur de 720 000 euros. Sans l’aide de France 2030, nous n’aurions pas pu mener ces projets, qui sont indispensables pour accompagner l’émergence de l’industrie du futur, mais aussi pour nous permettre de rester à la pointe de l’innovation en matière de modélisation", confie Benjamin Bailly.

Le Bassin de Génie Océanique Sud France, exploité par Océanide — Photo : Kadder Bouzian

Un laboratoire pour répondre aux enjeux futurs

C’est aussi pour la PME une manière de renforcer ses capacités d’innovation dans la perspective d’un projet plus grand. Les moyens d’essais étant installés sur le domaine public maritime, et alors que la concession portuaire sera remise en concurrence d’ici fin 2025, Benjamin Bailly mène un travail d’anticipation, avec l’agence d’attractivité et de développement économique RisingSud.

Aujourd’hui, la PME exploite trois moyens d’essai : le Bassin de génie océanographique (BGO) - Sud France, une cuve à houle (3D) et un canal à houle (2D) de génie côtier. En développant par ailleurs ses expertises et moyens de calculs numériques et en nouant des partenariats avec des centres de R & D et des entreprises innovantes de la région, "nous avons acquis une double expertise en océanique et en côtier que nous sommes quasiment les seuls à pouvoir proposer en Europe", explique le dirigeant. Son équipe a ainsi réalisé la modélisation physique de la plus grande digue flottante et articulée au monde pour l’extension du port de la Condamine à Monaco. Elle fut aussi parmi les premières à réaliser des essais de tenue à la mer et d’ancrage d’éoliennes offshore et flottantes en France.

Désormais, son ambition est de pouvoir "développer cet ensemble d’outils et lui donner les capacités de répondre aux grands enjeux littoraux de demain, qu’est l’accompagnement de la transition énergétique à travers la réalisation de tests sur des nouveaux concepts de récupération des énergies marines renouvelables, que sont également la résilience territoriale et la protection des populations contre le risque de submersion marine."

Un projet de territoire en deux étapes

Cela passerait par une recomposition de l’actionnariat de la Société d’Économie Mixte, qui gère le BGO - Sud France, puis par le développement d’un pôle européen d’innovation.

"Nous portons un projet de territoire, qui participera à la consolidation du port de Brégaillon comme premier port scientifique d’Europe", ajoute le dirigeant. Il s’agirait de pérenniser l’existant et de compléter les moyens d’essais côtiers puis, à terme, de les remplacer, avec de nouveaux moyens dont un bassin emblématique qui permettrait de reconstituer simultanément la houle, les ondes de type tsunamis et tempêtes ainsi que les courants littoraux. Pour ce bassin, les verrous technologiques ont été levés par un consortium de deux PME et de trois laboratoires académiques régionaux avec le soutien de Bpifrance, de la Région Sud et de la métropole Toulon Provence Méditerranée. Son développement a été imaginé en deux étapes, un canal Poséidon 2D puis le bassin Poséidon 3D unique au monde. "Mais rien n’est simple et pour développer un tel projet, il faut à terme libérer du foncier et trouver les financements nécessaires", précise Benjamin Bailly.

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