Néolithe devrait réaliser cette année la plus importante levée de fonds jamais effectuée en Anjou
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Néolithe devrait réaliser cette année la plus importante levée de fonds jamais effectuée en Anjou

La start-up angevine Néolithe, qui a mis au point un procédé de fossilisation pour transformer les déchets en granulats pour la construction, envisage une levée de fonds de 100 millions d’euros au premier semestre 2023.

Nicolas Cruaud est le président de Néolithe, start-up industrielle qu’il a fondée en 2019 avec son père William et Clément Bénassy — Photo : Fabien Tijou

Après une levée de fonds de 20 millions d’euros en 2022, Néolithe accélère avec cette fois un tour de table de 100 millions d’euros envisagé avant la fin du mois de juin prochain, ce qui serait alors la plus importante levée jamais effectuée en Maine-et-Loire. Créée en 2019, la start-up industrielle angevine, à l’initiative d’un procédé de transformation des déchets en granulats par fossilisation, emploie aujourd’hui 130 personnes et devrait en recruter presque autant cette année pour atteindre 250 collaborateurs fin 2023. "Le premier point difficile pour une start-up industrielle est la levée de fonds, témoigne Nicolas Cruaud, président de Néolithe. Ce sont des secteurs qui demandent beaucoup d’argent, et il y a moins d’investisseurs spécialisés dans nos domaines. Les généralistes de l’investissement préfèrent souvent des modèles plus simples pour eux, même si la rentabilité est la même." Face à une disponibilité d’argent plus faible, la start-up angevine se tourne vers des investisseurs un peu différents, les gestionnaires de grandes fortunes ou family office : "Ils sont moins gênés par le temps nécessairement plus long de la start-up industrielle, ajoute Nicolas Cruaud. Ils ont aussi assez souvent la culture de l’industrie."

La question du foncier

La temporalité de la start-up industrielle est également un aspect que pointe le dirigeant angevin. Elle n’est souvent pas celle de la start-up de la tech et demande encore plus de temps si elle choisit d’internaliser la production, comme le fait Néolithe. La jeune entreprise va en effet fabriquer ses fossilisateurs, dans un site industriel de 11 hectares à Beaulieu-sur-Layon, non loin d’Angers. Un investissement de 9,2 millions d’euros que réalise l’agence départementale d’aménagement Alter Eco. "Les contraintes liées au foncier sont très propres aux start-up industrielles, complète Nicolas Cruaud. Faire le choix d’internaliser coûte cher, nous a imposé de beaucoup recruter mais cela nous a permis de gagner du temps et de garder notre indépendance. Avec notre propre laboratoire, nous avançons plus vite. L’un des premiers drivers d’une start-up industrielle, c’est en effet le timing et il faut faire des choix en conséquence." Des choix que les trois fondateurs de Néolithe font en poursuivant la structuration de l’entreprise et qui leur permettent par exemple de poursuivre leurs recherches pour traiter de plus en plus de types de déchets. Avec un atout dans leur manche, celui de l’environnement, porteur auprès des investisseurs et des jeunes talents en quête de sens dans leur parcours professionnel. Au-delà des recrutements en recherche et ingénierie ou dans les métiers techniques, ils ont fortement staffé la société. L’année 2023 s’annonce maintenant cruciale pour l’entreprise, avec la levée de fonds record envisagée et l’installation dans son site industriel.

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