Un hangar de 400 m2 accolé à des bureaux de 60 m2, en addition des précédents locaux de 100 m2 situés juste en face dans la zone du Redo à Arzon. Pour offrir un peu de latitude à ses activités et ses équipes, Naviwatt change clairement de dimension. Prévoyant de porter en 2023 son chiffre d’affaires de 1,2 à 1,8 million d’euros, l'entreprise entend renforcer ses effectifs, une douzaine de salariés actuellement, avec dans les prochains moins un à deux techniciens supplémentaires en production.
Livraison d’un nouveau modèle
Lorsque Yannick Wileveau a créé Naviwatt en 2008, les moteurs électriques suscitaient encore un fort scepticisme, notamment sur l’eau. Conscient que les mentalités ont bien évolué depuis ses débuts, cet ingénieur et architecte naval de 54 ans accélère avec de nouvelles solutions de décarbonation pour les transports flottants. La dernière référence de Naviwatt, le Bee Pro, vient d’être livrée pour la capitainerie du port de La Rochelle. "Il s’agit d’un bateau de servitude en aluminium de 5 mètres doté d’une puissance de 15 kW et offrant une autonomie de 6 à 8 heures de navigation", explique le dirigeant qui propose trois autres modèles sur étagère, et confie la réalisation des coques auprès de chantiers navals sous-traitants, le costarmoricain Bord à bord et le ligérien Alubat.
Semi-rigide en base aluminium pouvant aller de 4 à 7 mètres de long, le Zen Pro équipe notamment le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan depuis 2018. Catamaran en aluminium d’une longueur pouvant varier de 7 à 10 mètres, le We Pro a séduit depuis son lancement en 2020 les villes d’Angers, de Gravelines et de Metz, ainsi que le constructeur Naval Group pour son site industriel de Toulon, la ville de Gravelines. Péniche fluviale de 13 mètres de long, le River Pro a été livré en deux exemplaires pour le Parc naturel régional du Marais Poitevin qui vient de les faire entrer en exploitation.
Une vingtaine de bateaux par an
"Sur la partie construction, nous avons encore plusieurs navires à l’étude ", avance Yannick Wileveau dont l’activité s’appuie par ailleurs sur le retrofit de bateaux. Une dizaine de projets sont là aussi en cours. "Après avoir travaillé à la captation de données ainsi qu’à des audits énergétiques pour modéliser puis définir des solutions de remotorisation de plusieurs navires de la Communauté Portuaire de Paris, nous avons entamé la conversion de plusieurs unités à la propulsion électrique", reprend le patron de Naviwatt. L’un des chantiers des plus emblématiques concerne Farö, superbe bateau en bois de 11 mètres datant de 1935, destiné à être exploité depuis le tout nouveau Quai de la Photo qui ouvre ses portes au pied de la bibliothèque François Mitterrand.
Porté en 2021 à la présidence de l’Association française du bateau électrique (AFBE), Yannick Wileveau vise ainsi l’électrification d’une vingtaine de bateaux par an, en ouvrant également Naviwatt à de nouveaux marchés en Europe.
