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Mission Change s’étoffe pour accompagner les industriels vers la décarbonation
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Mission Change s’étoffe pour accompagner les industriels vers la décarbonation

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L’association nantaise Mission Change propose un parcours aux entreprises qui veulent s’engager dans la décarbonation de leurs activités. Une nouvelle promotion, de cinq industriels, vient d’achever son parcours, tandis que l’équipe s’étoffe avec l’arrivée d’une nouvelle consultante.

Anne Brisacier, Caroline Jolly et Christiane Jenny se sont associées au sein de Mission Change — Photo : David Pouilloux

C’est du côté d’Ancenis que l’association Mission Change s’est retrouvée pour la dernière journée de formation avec sa promotion de cinq industriels qui veulent s’engager dans la décarbonation de leurs activités. Le lieu : les locaux de l’entreprise Dimos, expert des équipements pour les couvreurs, qui compte 80 salariés et réalise autour de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. "L’une des choses que l’on a comprises très vite, c’est que pour une entreprise, et ses salariés, il est difficile d’avancer seul, reconnaît Caroline Jolly, cofondatrice de l’association avec Christiane Jenny. Cette promotion est formée de cinq industriels, et l’on tourne d’une entreprise à l’autre, pour qu’elles apprennent à se connaître et puisse se situer par rapport aux autres."

Cette promotion compte Thiévin, un constructeur de matériel agricole et sous-traitant de Manitou Group, entre autres, Dimos, Synoxis, un industriel de la plasturgie, Amio, fabricant de ponts roulants, et Petiteau Industrie, société de mécano-soudure. "Toutes ces entreprises ont fait leur bilan carbone, via le logiciel développé par la PME nantaise Toovalu, précise Christiane Jenny. C’est le point de départ. Ensuite, le parcours sert à acquérir des connaissances, à être sensibilisé aux enjeux environnementaux, comme l’épuisement des ressources naturelles et le changement climatique, et d’ancrer l’idée que pour se transformer il faudra innover."

Impliquer les fournisseurs

Julien Launay, dirigeant d’Amio, et président de l’Adira qui regroupe des entreprises du bassin d’Ancenis — Photo : David Pouilloux

Toutes ces entreprises sont impliquées dans une démarche RSE, mais n’en sont pas au même stade. "Au départ, on ne savait pas où l’on en était au niveau de notre impact carbone, rapporte Julien Launay qui dirige Amio (19 salariés, 5, 5 M€ de CA) et qui est par ailleurs président de l’Adira, l’association des entreprises du Pays d’Ancenis co-organisatrice de ce groupe engagé dans la décarbonation de leurs activités. On a découvert que le gros du travail à faire était du côté de nos fournisseurs et qu’il fallait les impliquer. Nous consommons de l’acier, et c’est sa production qui est fortement émettrice de carbone. Nous nous sommes engagés avec eux dans une démarche d’analyse et de solutions." Pour une entreprise, 80 % de son impact repose sur ses achats. Mais d’autres actions sont possibles. "Sur le plan des déplacements, on les réduit au maximum et l’on recrute en local pour que nos salariés n’aient pas à traverser toute la France, ajoute Julien Launay. Nous venons d’ouvrir une agence en Normandie."

Faire bouger toute la filière

Xavier Godefroy dirige Synoxis, une entreprise de plasturgie — Photo : David Pouilloux

Du côté de Synoxis, un plasturgiste, c’est le dirigeant Xavier Godefroy, qui pousse ses équipes et se bat contre les idées reçues autour des plastiques. "Les plastiques sont des matières utiles, durables, recyclables, dit-il. Ce qu’il faut bannir, c’est le jetable, que ce soit du plastique, du carton ou du bois. Utiliser en entreprise un gobelet et une touillette pendant quelques minutes et les mettre à la poubelle, c’est n’est plus possible." Il poursuit : "Au sein de mon entreprise, nos copeaux de plastiques représente 25 % de notre matière. Nous avons pour objectif de les réduire, et nous devrons innover pour ça. En attendant, tous nos déchets sont recyclés."

"Une entreprise doit penser toutes ses activités en termes d’économie circulaire, estime Anne Brisacier, nouvelle recrue de Mission Change. Elle doit élaborer une stratégie durable qui va intégrer la naissance du produit, sa conception, sa fabrication, son utilisation jusqu’à sa fin de vie." Soit fabriquer de manière à mieux recycler. "Il faut faire bouger la filière entière et toute la chaîne de valeur", résume Caroline Jolly, ancienne directrice RSE du groupe Éram.

Se projeter en 2050

L’accompagnement de Mission Change aboutit à l’élaboration d’une feuille de route. Celle-ci prend forme au cours d’atelier où les salariés et le dirigeant projettent l’entreprise jusqu’en 2050, avec les étapes clés à franchir et les actions fortes à mener. "Nous avons accompagné 45 entreprises en deux ans, conclut Christiane Jenny. Ce que l’on retient, c’est que les dirigeants ont besoin d’outils pour mesurer leurs impacts, mais aussi un grand besoin d’échanger avec d’autres dirigeants qui s’engagent comme eux. C’est pour cette raison que nous voulons mettre en place, en 2023, un collectif, une communauté des entreprises que nous avons accompagnées."

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