May-D, comme son nom l’indique, agit en Mayenne et répond aux appels à l’aide. Ceux de chefs d’entreprise, qu’ils soient patrons de PME, artisans, commerçants, indépendants, etc. ou de proches qui alertent. "La santé de l’entrepreneur est le premier capital immatériel de l’entreprise ", fait valoir la toute nouvelle association. Avec des semaines de 55 heures en moyenne, beaucoup de dirigeants jouent avec leur sommeil, un tiers éprouve l’épuisement professionnel, qu’il soit physique, émotionnel ou mental, selon l'observatoire Amarok, qui s'intéressent à la santé des non salariés, et l'ARE, l'association pour le retournement des entreprises. May-D veut être ce guichet où ils pourront venir se confier.
Proposer un soutien et une écoute en prévention
Depuis la crise de 2008, des dispositifs se sont mis en place en France. Comme l’association 60 000 Rebonds, qui propose aux chefs d’entreprise qui ont connu un échec, une liquidation, de se reconstruire et de rebondir. Ou encore l’aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë, créée dans les Charentes en 2013 et aujourd’hui déployée auprès de 64 tribunaux de commerce ; en dix ans, l’Apesa a accompagné plus de 6 800 personnes, dont 1 100 entre mars et décembre 2023. " Il existe cette prise en charge sur le risque suicidaire, mais quand les gens sont déjà devant le tribunal", note Isabelle Mariaud, psychologue de l’Apesa en Mayenne. "En prévention, il n’y a rien."
Pourtant, nombreux sont les facteurs dans la vie d’un entrepreneur qui peuvent mener au burn-out. " Cela peut être la vente de l’entreprise, une période compliquée ou à l’inverse une surcharge mentale liée à une phase de forte croissance. Ce n’est pas dû uniquement à la difficulté de déléguer, il existe tous les cas de figure", présente la psychologue. La plupart du temps, la cause est multiple, conjugaison de plusieurs problèmes financiers, de RH, liés à l’absence de perspectives lisibles, voire personnels.
Des accompagnants sensibilisés par leur propre expérience
La psychothérapeute est l’une des fondatrices de May-D avec cinq autres membres de Réseau entreprendre en Mayenne. Y figurent deux anciens présidents du tribunal de commerce de Laval qui ont été aux premières loges pour voir la détresse de chefs d’entreprise en situation de procédure collective : Serge Faguier (2013-2020) qui a œuvré à créer une antenne de l’Apesa en Mayenne, et son prédécesseur durant huit ans, Blaise Zago, président-fondateur du Cip 53, centre pour la prévention des entreprises en difficulté.
Un accompagnement par des pairs permet de " parler le même langage ". " Souvent, vider son sac suffit, raconte Isabelle Mariaud. Les entrepreneurs ont une capacité à rebondir extrêmement vite." Toutefois, si l’accompagnant référent constate le besoin de suivi par une profession réglementée, l’association prend en charge les séances.
Un référent de l’association pourra rester en contact avec la personne suivie durant trois à six mois. " C’est court, mais ce n’est pas une thérapie, plutôt une écoute, des conseils, et cela permet quand même d’observer que la personne se sent mieux ", ajoute Isabelle Mariaud.
Les trois membres accompagnants de May-D sont Serge Faguier, Anne-Sophie Roux, directrice opérationnelle de May Usinage, et Geneviève Hardy, également investie dans la nouvelle antenne de 60000 Rebonds en Mayenne.
Une organisation à but non lucratif
Ce suivi est gratuit, May-D est entièrement financée par des dons. C’est une association à but social reconnue d’intérêt général. Pour mettre en place l’association mayennaise, les fondateurs se sont inspirés de modèles, dont le Réseau Entreprendre, dont ils sont tous membres, et de Rebond 35. En Ille-et-Vilaine, cette " organisation unique regroupe à la fois l’association 60 000 Rebonds, le dispositif Apesa, mais aussi cette étape préalable, comme veut l’être May-D, de détection du mal-être ", décrit Isabelle Mariaud.
Pour contacter l’association May-D, appeler au 0 788 085 072 ou écrivez au @email
