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Malgré un trafic en berne, l’aéroport Toulon-Hyères avance sur la voie de la décarbonation
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Malgré un trafic en berne, l’aéroport Toulon-Hyères avance sur la voie de la décarbonation

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L’aéroport Toulon-Hyères est le premier aéroport français à atteindre le zéro émission nette sur son périmètre d’activités. Si la nouvelle a été saluée par le concessionnaire Vinci Airports et la métropole Toulon Provence Méditerranée, la baisse importante du trafic en 2023 n’a pas été passée sous silence.

Nicolas Notebaert, directeur général de Vinci Concessions et président de Vinci Airports lors de la célébration de l’atteinte du zéro émission nette à l’aéroport Toulon-Hyères — Photo : Hélène Lascols

L’aéroport Toulon-Hyères vient d’inaugurer sa nouvelle centrale solaire en ombrières. Située sur le parking dédié aux loueurs, cette centrale couvrant 180 places de parking pourra produire jusqu’à 690 MWh par an pour alimenter l’aéroport. Le surplus de production sera injecté dans le réseau urbain. Cette centrale est la première des deux centrales solaires de l’aéroport, la prochaine couvrira plus de 700 places de parking et est prévue pour 2026.

L’un des 10 aéroports les plus décarbonés au monde

Cette centrale figure parmi les investissements, engagés depuis 2018 par le concessionnaire Vinci Airports, qui ont permis à l’aéroport varois d’être le premier aéroport français à atteindre le zéro émission nette sur son périmètre d’activités et de compter parmi les 10 aéroports les plus avancés dans le monde en matière de décarbonation (Airport Carbon Accreditation niveau 5, remise à l’occasion de la Cop 28). Les investissements réalisés (montant non communiqué) ont permis de réduire les émissions directes de 92,5 % entre 2018 et 2022. "Nous avons mis en place une politique de sobriété énergétique, remplacé l’éclairage de l’aérogare et du parking avions par des LED, substitué la chaudière au fioul par des pompes à chaleur. Nous utilisons des engins de piste électriques ou roulant au biocarburant et avons souscrit un contrat d’électricité garantie d’origine renouvelable", détaille Nicolas Notebaert, directeur général de Vinci Concessions et président de Vinci Airports.

Pour compenser les émissions résiduelles, évaluées à 48 tonnes de CO2 sur 30 ans, l’aéroport Toulon-Hyères s’est engagé aux côtés de la Région Sud, de l’Office National des Forêts, de la Communauté de communes Méditerranée Portes des Maures et de la Commune du Lavandou dans un projet de reboisement d’une parcelle située dans la forêt du Lavandou, "une des forêts les plus proches de l’aéroport", souligne le directeur général.

Des propositions "propres" pour les parties prenantes

L’Airport Carbon Accreditation de niveau 5 récompense aussi le travail accompli pour accompagner les parties prenantes de la plateforme dans la décarbonation de leurs activités. "À Toulon-Hyères, nous mettons à disposition des compagnies des biocarburants d’aviation durables (SAF), nous appliquons une éco-modulation des redevances d’atterrissage liée aux émissions de CO2 des avions incitant les compagnies aériennes à s’équiper en aéronefs moins émissifs, nous fournissons une électricité décarbonée aux aéronefs et proposons des bornes de recharge pour véhicules électriques aux passagers", détaille Nicolas Notebaert.

La diversification en réponse au trafic en berne

L’investissement de Vinci Airports a été salué par Jean-Pierre Giran, maire de Hyères et président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée. Néanmoins, il n’a pu s’empêcher de regretter "l’évolution des choses", faisant référence au départ de compagnies aériennes et à la baisse du trafic. 308 183 passagers, 28 % de moins qu’en 2022, sont passés par l’aéroport varois en 2023. Pourtant, "il fut un temps où les avions étaient pleins avec plus de cinq départs le matin", a ajouté l’édile, qui rappelle que "le bassin toulonnais est un lieu de tourisme, mais aussi un lieu de travail et d’emploi. Il a besoin d’être relié à Paris pour s’ouvrir au monde, pour travailler aussi." D’ailleurs, une enquête a été lancée avec l’Union Patronale du Var et la CCI du Var autour de deux requêtes : "l’une concerne l’heure de départ du premier vol (6 h 30) vers Paris, opéré par Transavia. L’autre porte sur l’ouverture des vols à la pré-réservation, qui permettrait de régler, en partie, les problèmes de trésorerie des compagnies aériennes", détaille Nicolas Notebaert.

Ce dernier a d’ailleurs rappelé qu’il continuerait de se battre pour Paris, tout en développant d’autres connectivités, comme Londres Gatwick (un autre aéroport de Vinci Airports), une ligne ouverte cette année avec deux mois d’avance, comme Rotterdam ou Luxembourg. "Il nous faut continuer à viser les destinations d’Europe du Nord, mais aussi le trafic affinitaire (Alger), le trafic vers d’autres villes françaises et la Corse. Cette complémentarité est très utile, à l’image de l’aviation d’affaires, la 4e de France en été, qui nous permet d’être compétitifs pour d’autres vols."

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