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Lubrizol veut redémarrer rapidement
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Lubrizol veut redémarrer rapidement

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La direction de Lubrizol assure vouloir redémarrer au plus vite sa production d’additifs pour lubrifiants, sur son site rouennais, suite à l’incendie du 26 septembre dernier. Un redémarrage vital pour la pérennité de son unité et pour lequel l’entreprise pose clairement les conditions d’une sécurité absolue dans son usine.

Eric Schnur, président de Lubrizol corporation : « La zone de stockage ne sera pas reconstruite à Rouen. »
— Photo : © Sébastien Colle/JDE

Pour sa seconde visite à Rouen, un mois après l’incendie du 26 septembre dernier, le président de Lubrizol corporation, Eric Schnur, a clairement posé les enjeux pour son entreprise : « Nous devons redémarrer le plus rapidement possible. »

L'arrêt de l'usine Lubrizol a un impact sur toute l'industrie automobile

Un redémarrage du site vital pour Lubrizol France (1 Md€ de CA), l’arrêt de sa principale usine de production entrainant de lourdes conséquences sur son activité présente et à venir, selon le dirigeant : « Nous savons que le coût est substantiel aujourd’hui, et ce coût augmente un peu plus à chaque jour que l’installation n’est pas en activité. Cela pourrait être des dizaines, voire des centaines de millions d’euros. »

Le président monde de Lubrizol (60 sites sur la planète) souligne également l’importance du site de Rouen dans la production mondiale d’additifs et l’impact de son arrêt : « C’est l’un des plus grands exportateurs en Normandie. La moitié des additifs fabriqués en Europe sont produits ici. La moitié des véhicules dans le monde entier utilisent des produits Lubrizol, et quand une installation de l’importance de celle de Rouen est à l’arrêt, cela impacte de manière significative toute l’industrie automobile et nos clients. »

Le redémarrage incertain du site rouennais

Mais pour pouvoir redémarrer l’usine de Rouen après un tel incendie, et un tel choc dans la population, la direction de Lubrizol est consciente de la nécessité de mettre de son côté tous les atouts en matière de sécurité. « Nous ne le ferons que lorsque nous serons absolument sûrs de pouvoir le faire en sécurité, et toujours en coopération et collaboration étroite avec les autorités régionales, locales et la Dreal (Direction régionale de l'environnement, l'aménagement et le logement, NDLR) », assure Éric Schnur.

Le dirigeant de Lubrizol précise vouloir redémarrer dans les semaines à venir, sans donner de date précise : « Nous progressons vers un redémarrage de certaines activités, les plus simples dans nos opérations de production. Nous n’avons pas de date spécifique établie à ce jour, mais nous devons le faire le plus rapidement possible de manière sécurisée. Nous espérons qu’il s’agisse de quelques semaines, parce que nous devons pouvoir effectuer des opérations simples au sein de l’établissement, afin de pérenniser l’activité du site. » Un redémarrage encore difficile à anticiper, les autorités répétant qu’il n’est, pour l’instant, pas à l’ordre du jour, ce que concède Isabelle Striga, directrice générale France : « C’est très certainement trop tôt. Nous avons un certain nombre de documents à produire et d’études à faire pour pouvoir convaincre les services de l’Etat que nous pouvons reprendre l’activité. Ce sont eux qui décideront. »

La direction de Lubrizol assure vouloir redémarrer au plus vite sa production d’additifs pour lubrifiants sur son site rouennais — Photo : © Sébastien Colle/JDE

Le président de Lubrizol France, Frédéric Henry, précise: « Nous réfléchissons à de nouvelles mesures et il y aura peut-être de nouvelles réglementations, à la suite d'un incendie comme celui-ci, pas seulement pour Lubrizol mais de manière générale. On a beaucoup appris de cet incendie et on ne repartira pas dans la même configuration. » Eric Schnur va plus loin et affirme que la zone de stockage « ne sera pas reconstruite à Rouen ».

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