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Les Pays de la Loire n’échappent pas à la crise nationale du logement
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Les Pays de la Loire n’échappent pas à la crise nationale du logement

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Si la crise du logement est nationale, les chiffres à l’échelle régionale sont aussi alarmants. La vente de logements neufs a dégringolé de près de moitié en deux ans dans les Pays de la Loire. Face à ce constat, les différentes organisations professionnelles locales liées au logement se regroupent afin d’apporter ensemble des pistes de réflexion pour limiter cette crise.

L’alliance régionale pour le logement réunit Procivis, l’UNSFA, le FFB, la FPI, ainsi que l’USH, l’Untec, ainsi que l’union nationale des notaires employeurs — Photo : Benjamin Robert

L’arrêt des ventes a été brutal. De 5 565 logements neufs vendus en 2021 dans la région, les Pays de la Loire sont passés à 4 533 en 2022, puis 2 852 logements neufs vendus en 2023, selon l’Observatoire du logement neuf des Pays de la Loire (Oloma). Une baisse d’environ 50 % en l’espace de deux ans qui alarment toute une filière. "Les premières tendances dégagées en 2024 continue de voir chuter les chiffres", regrette Hélène Bourcier, présidente FFB Pays de la Loire.

Une crise qui touche tous les corps de métier

Ce manque de commercialisation entraîne une baisse des mises en chantier. Ainsi, une nouvelle Alliance pour le logement en Pays de la Loire vient de voir le jour. Elle regroupe des architectes, des acteurs du BTP, en passant par les notaires. Tous s’attendent à une livraison de logements divisée par quatre en 2025 et 2026. Et tous les corps de métier de l’Alliance sont unanimes : il y a urgence. "En Pays de la Loire, il y a 1 310 agences d’architectes. 75 % des activités sont liées aux logements. Il y a donc une urgence à agir face à la situation actuelle car des structures commencent déjà à faire face à de graves difficultés financières", réagit Gilles Chabenès, président de l’Union des architectes de Loire-Atlantique (Unsfa). Il faut dire que le contexte économique n’incite pas les particuliers à l’investissement. "L’augmentation des taux, plus l’inflation, cumulées à la réticence des banques, entraînent une baisse de 41 % des crédits immobiliers pour les particuliers dans la région", pointe Hélène Bourcier.

La rénovation comme fausse bouée de sauvetage

Face à la crise qui secoue les constructions neuves, le marché de la rénovation est souvent pointé du doigt comme un récif auquel les entreprises du bâtiment peuvent s’accrocher. "Ce marché ne compensera pas la baisse d’activités dans le neuf. Il y a eu une baisse de 12 % des logements qui ont bénéficié du dispositif MaPrimeRénov' entre 2022 et 2023. Et ce chiffre va dégringoler suite aux dernières annonces gouvernementales, avec une baisse de 75 % (du marché de la rénovation ?) constatée sur ces premiers mois 2024", s’alarme Hélène Bourcier.

Les logements sociaux face au manque de rotation

Du côté des logements sociaux, les chiffres ne sont pas meilleurs, avec 126 000 demandeurs actifs sur la région, soit une augmentation de 26 % depuis début 2020. "Cette augmentation de la demande illustre une baisse de la rotation d’environ 10 %. Le logement social est normalement un ascenseur social, mais il est aujourd’hui bloqué. Cela conduit à un parc avec moins de mobilité", analyse Damien Martineau, président de l’USH des Pays de la Loire. "De plus, nous faisons face à des projets de construction de plus en plus complexes à monter, avec des difficultés soit d’acceptation par les riverains ou d’ordre administratif".

La simplification administrative est d’ailleurs un des axes sur lequel l’Alliance appuie pour faire évoluer la situation dans le bon sens. "Il y a un engorgement des dossiers, avec de nombreuses demandes de pièces complémentaires. Les permis de construire demandent six mois au lieu de trois auparavant, ce qui a un effet immédiat sur la trésorerie", pointe de son côté Gilles Chabenès. L’Alliance milite également pour la réinstauration du prêt à taux zéro, qui exclut désormais les maisons neuves individuelles. Mais ce dernier reste valable pour les logements anciens et les appartements. Au-delà de ces recommandations, Hélène Bourcier souhaite ardemment des mesures rapides. "l’implication des collectivités locales sera essentielle pour sortir de cette crise. Mais sans grande décision nationale, nous n’y arriverons pas".

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