Créée en 2017 par trois ingénieurs de l'École Nationale d'Ingénieurs de Tarbes (Florian Labussière ingénieur SI, Kévin Regi, le président, et Simon Massonnier responsable produit), la société HMT (12 salariés) équipe désormais en exosquelettes la RATP après avoir décroché des marchés avec entre autres Enedis, Airbus, la SNCF, Naval Group… Cette fois, le marché portait sur 140 exosquelettes "bras en l'air". "C'est la première fois au niveau européen qu'autant d'exosquelettes sont déployés d'une façon aussi grande", s'enthousiasme le président d'HMT, Kévin Régi.
Des outils pour réduire l'impact physique
Destinés à être utilisés par environ 300 agents répartis au sein des 12 ateliers de maintenance RER et tramways de la RATP, les équipements sont déployés pour réduire la pénibilité de certaines tâches. Les modèles commercialisés concernent le "Plum'" (pour soulager les épaules) et le "Moon" (pour les cervicales) qui répondent à deux situations de travail impactantes physiquement pour les agents de maintenance : les opérations de maintenance des portes et les opérations en sous-caisse sur la partie basse des trains.
Un nécessaire diagnostic de terrain
"Le déploiement est la partie la plus compliquée car il faut faire accepter ce type de dispositif à un grand nombre de personnes en même temps. Pour cela, avec la RATP, nous avons réalisé des expérimentations en amont avec des évaluations scientifiques qui ont été remises par la RATP et qui ont démontré que grâce à nos exosquelettes l'effort musculaire est réduit de 30 à 50 %. Nous avons accompagné le changement notamment en accompagnant une équipe composée d'agents RATP et d'ergonomes avec des ressources allouées. En matière d'exosquelettes, on ne peut pas se contenter d'une démarche purement commerciale, consistant à vendre une solution sur étagère, iI faut avant tout aller sur le terrain, pour réaliser le diagnostic ergonomique et bien comprendre quel type d'exosquelette sera déployé selon l'activité", explique le dirigeant.
Un prédéploiement en cours à La Poste
Par ailleurs, des essais sont également menés avec La Poste. Ils concernent des espaces de picking et de manutention réalisés sur des plateformes industrielles de courrier notamment à Toulon. Avec La Poste, HMT a développé en 2022 un troisième exosquelette baptisé "Wave". "C'est un exosquelette du dos qui comprend mécaniquement la marche. C'est l'un des seuls produit sur le marché qui permet à un opérateur de marcher sans avoir à être désactivé", souligne l'ingénieur.
Maîtriser la chaîne de production
Depuis sa création, HMT a commercialisé plus d'un millier d'équipements. Elle réalise la totalité de sa production, mis à part la partie textile qu'elle sous-traite dans les Landes. Son ambition est de maîtriser dans un proche avenir la totalité de la fabrication sachant que ses exosquelettes sont passifs et qu'ils n'intègrent pas de composants électroniques ni de vérins hydrauliques. Cette année, la PME devrait recruter trois personnes pour disposer fin 2024 d'un effectif de 15 collaborateurs. "Les exosquelettes ne sont pas forcément utiles pour porter des charges lourdes, mais ils sont plus là pour supporter des postures contraignantes soit statiques soit dynamiques et pour compenser le poids de nos membres ou segments de corps", conclut le responsable.
