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Les cosmétiques de Sarmance s'élancent avec force hors de France
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Les cosmétiques de Sarmance s'élancent avec force hors de France

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La marque de cosmétiques bio Sarmance vient de récolter des larmes de vigne qui entrent dans la composition de l’un de ses produits phares. En plein développement à l’international, l’entreprise de Gétigné (Loire-Atlantique) est déjà présente dans 500 points de vente en France.

Récolte des larmes de vigne par Benjamin Bellet, cofondateur de Sarmance — Photo : David Pouilloux

Parmi les secrets les mieux gardés du vignoble nantais, il en est un que l’on ne soupçonnerait jamais : la vigne pleure. Ses larmes ne sont pas le signe d’un mystérieux chagrin végétal, mais la marque d’une montée de sève printanière. Le 21 mars, lendemain de l’équinoxe de printemps, Benjamin Bellet et Jérôme Bretaudeau, cofondateurs de Sarmance, récoltent 900 flacons de larmes de vigne sur les coteaux des Grandes âneries, à Vallet (Loire-Atlantique). "Deux jours auparavant, nous avons sectionné le sarment et placer des flacons à l’extrémité, explique Jérôme Bretaudeau, l’une des figures les plus connues du vignoble nantais, à la tête du Domaine de Bellevue, situé à Gétigné. La sève s’écoule goutte à goutte."

Larmes de vignes récoltées dans un flacon par la société Sarmance — Photo : David Pouilloux

120 litres de larmes

"Cette technique ressemble à celle de la récolte de la sève de boulot ou d’érable, précise le vigneron. Mais nous sommes les seuls au monde à le faire avec la vigne, c’est une véritable innovation." Transparent comme de l’eau, ce liquide à l’odeur délicate et au goût de cœur de palmier sert de base à la confection d’un sérum, une crème cosmétique bio anti-taches et anti-âge. En pleine diversification, la société Sarmance propose désormais une vingtaine de produits issus de cet "élixir de la vigne" comme aime à le désigner Benjamin Bellet.

Jérôme Bretaudeau, vigneron et cofondateur de Sarmance, verse la récolte des larmes de vigne dans un bidon — Photo : David Pouilloux

Référencée dans plus de 500 points de vente aujourd’hui, la marque perce depuis peu à l’international. "Nous sommes désormais en Belgique, aux Pays-Bas, au Maroc, et ça démarre fort en Asie, raconte Benjamin Bellet. Nous venons de recevoir une pré-commande de 30 000 sérums Sev’active de la part du Vietnam, notre plus grosse commande." En 2021, seuls 200 pieds de vignes avaient été équipés de flacons et 30 litres de sève avaient été récoltés. "Cette année, nous passons à 900 pieds et 120 litres de larmes, rapporte Jérôme Bretaudeau dont le domaine, à Gétigné, compte 17 hectares de vignes cultivées en biodynamie. La vigne supporte très bien ce prélèvement." En clair, cela ne l’empêchera pas de faire des feuilles et du raisin.

Benjamin Bellet, cofondateur de Sarmance, présente les 20 produits issus de la vigne — Photo : David Pouilloux

400 marques de cosmétique en France

Le 21 juin, au solstice d’été, le duo récoltera les jeunes feuilles de ces vignes de melon de Bourgogne (cépage du muscadet) afin d’en extraire une eau florale, qui elle aussi entrera dans la composition du sérum, des gels douche, shampoings et autres crèmes pour le visage commercialisés par Sarmance. "En France, il existe 400 marques de cosmétique bio, mais nous sommes les seuls à proposer des produits cosmétiques bio à base de vigne, précise Benjamin Bellet. Nos produits sont distribués en pharmacie, parapharmacie, dans les magasins bio et sur notre site internet."

La sève et l’eau florale de Sarmance sont stabilisées à Chemillé (Maine-et-Loire) ou Arzal (Morbihan), et le conditionnement et la formulation est assuré du côté de Somloire (Maine-et-Loire). "Nos nouveaux contenants rechargeables en verre sont fabriqués par Fidel Fillaud, aux Sorinières, alors que nos étuis sont conçus à Cholet", précise Benjamin Bellet. La carte locale est un atout à l’export. "Nous recevons bientôt nos clients vietnamiens, ils sont très attachés à l’authenticité de nos produits", poursuit le cofondateur de Sarmance. Le chiffre d’affaires de cette entreprise qui compte 5 salariés se situe autour de 500 000 euros en 2021. "Nous visons entre 2 et 3 millions d’euros d’ici à trois ans, souligne Benjamin Bellet. Avec un fort développement à l’export."

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