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Jumpl se positionne comme la marketplace du pouvoir d’achat
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Jumpl se positionne comme la marketplace du pouvoir d’achat

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La start-up héraultaise Jumpl lance un site d’e-commerce riche de 15 familles de produits. Face aux géants du secteur, elle veut se démarquer en rendant du pouvoir d’achat aux utilisateurs, tout en les sensibilisant à l’impact carbone de leur consommation.

Jumpl affiche un volume d’un million de références pour son lancement — Photo : Jumpl

Frappée par l’effondrement du marché des robots domestiques consécutif à la guerre en Ukraine, la société héraultaise Amixys (27 salariés), connue pour sa marque Amibot, pivote vers l’e-commerce. Exploitant près de quinze ans d’expertise sur le sujet à travers son site BestofRobots, elle se transforme en Jumpl et lance une nouvelle marketplace proposant une quinzaine d’univers produits : animalerie, mobilité, bricolage & jardin, électroménager, épicerie, high-tech & informatique, jeux & jouets, maison & décoration, etc.

Un modèle redistributif

Sur un créneau dominé par le géant Amazon et de très nombreux concurrents, Jumpl veut se démarquer en protégeant le pouvoir d’achat des consommateurs. Dans son modèle économique, la start-up prévoit de limiter la publicité transactionnelle imposée par les gros e-commerçants et de rendre cet argent aux acheteurs en leur permettant de cagnotter. "Lors d’un achat sur une plateforme d’e-commerce classique, de 10 à 15 % du prix du produit sont consacrés à de la publicité sur Google ou sur les réseaux sociaux. Or cette publicité est inflationniste : elle renchérit le produit alors qu’elle ne sert à rien, ne rend aucun service aux acheteurs. Nous leur rendrons systématiquement ce pouvoir d’achat, en leur reversant 10 % du prix, voire 12 % si le vendeur partenaire surenchérit. L’utilisateur pourra cagnotter cette somme pour son panier en cours, ou un prochain achat", décrit Sébastien Roelens, PDG de Jumpl.

Pour diluer le risque financier, Jumpl procède en plusieurs étapes. D’une part, ce principe s’apparente à une promotion, que la start-up entend prolonger jusqu’en fin d’année au moins. D’ici là, elle vivra sur ses fonds propres. En 2024, elle réaugmentera ses tarifs d’un point par mois jusqu’à trouver un point d’équilibre financier, que Sébastien Roelens évalue à 2,5 millions d’euros de volume d’affaires mensuels. "Nous programmons 300 000 euros de budget pour communiquer non pas sur les produits, mais sur les vertus de notre modèle. Si vous achetez un four à 500 euros, vous pouvez cagnotter de 70 à 80 euros : les gros achats pourront faciliter ceux qui sont plus difficiles à la fin du mois", rajoute le PDG, dans une allusion au contexte marqué par l’envol de l’inflation.

Vers une consommation plus raisonnée

En amont, Jumpl a sélectionné une liste de 3 500 vendeurs partenaires (dont certains déjà actifs sur Amazon, Cdiscount, etc.). Elle en a retenu une centaine et prévoit d’en rajouter 200 d’ici la fin 2023. Ils lui assurent un volume d’un million de références produits pour ce lancement. Pour les convaincre, la plateforme de Jumpl leur permet de choisir eux-mêmes le coût du service et de fixer leurs propres commissions, afin de mieux piloter leur rentabilité. "Toutes les marketplaces fonctionnent avec des commissions fixes qui leur sont imposées. Pour la première fois, nous les laissons totalement libres. Jumpl se positionne comme un offreur de services, qui augmente avec le taux de commission : les vendeurs pourront abonder la cagnotte des acheteurs, choisir de plus décarboner chez nous, etc.", indique Sébastien Roelens.

En effet, l’autre argument de Jumpl est la sensibilisation des consommateurs à l’impact environnemental des achats. En exploitant la base de données de l’Ademe, l’entreprise se présente comme la première marketplace en France capable de donner l’empreinte carbone de tous les produits qu’elle vend. Ceux-ci s’afficheront non pas avec une notation à cinq étoiles, mais avec un système à cinq feuilles vertes. De même, les acheteurs pourront choisir de dépenser une partie de leur cagnotte dans des actions de décarbonation, comme les campagnes de reforestation de l’ONG Tree-Nation. "L’e-commerce est en difficulté car l’offre s’est homogénéisée. Tout le monde vend les mêmes produits. Pour s’en sortir, il faut se caler sur les nouvelles évolutions sociétales. C’est le pari de Jumpl, qui crée un modèle où le consommateur paie moins, tout en s’éduquant plus et en participant à la résolution des problèmes posés par le changement climatique", conclut Sébastien Roelens.

Montpellier # E-commerce # Start-up # Transition écologique