Depuis le 30 mai 2022, Envie 72 occupe ses nouveaux locaux dans la ZAC du Vivier, à Allonnes. L’entreprise (230 salariés, 4,8 M€ de CA), notamment connue pour son activité de rénovation et revente d’appareils électroménagers, a racheté l’ancien site des jardineries Delbart. Elle y a rasé les locaux dégradés, abandonnés depuis huit ans, pour faire construire un bâtiment de 3 800 m2, dont 400 m2 de bureaux. Pour la majorité de sa superficie, ce bâtiment accueille le magasin, les ateliers, le dépôt, les parties communes, des quais. Le chantier a été conduit en moins d’un an. L’entreprise de réinsertion a, pour le moment, transféré son siège social ainsi que les activités du centre de tri et de recyclage d’équipements électriques et électroniques, situé jusqu’à présent avenue Pierre-Piffault. Le 13 septembre 2022, les rejoindront les activités du site de la route d’Allonnes au Mans : le magasin de revente et le dépannage d’électroménager. Les ateliers de production pour les appareils électroménagers et informatiques arriveront fin 2022, début 2023. Quelque 90 salariés seront réunis. Ce projet s’élève à 4,6 millions d’euros d’investissement.
L’exemple de Laval
Ce déménagement répond à une nécessité, décrit Léopold Dollon, le directeur général d’Envie Maine, qui compte des implantations physiques au Mans et à Laval, ainsi que des relais dans l’Orne. Au Mans, Envie 72 s’était réparti sur cinq lieux : L’Arche de la Nature, Valor’Pôle 72, l’Afpa, l’avenue Pierre-Piffault et la route d’Allonnes. Les deux premiers ne sont pas délocalisables, mais les trois derniers, si. "Nous avons des projets de développement et ces sites sont loués. Nous ne pouvions pas nous étendre, nous étions arrivés aux limites de l’exploitation de ces bâtiments", explique-t-il. Léopold Dollon souhaitait prendre exemple sur Laval, où le recyclage et le réemploi sont réunis sur un même site. "On constate que c’est plus efficient pour la logistique comme pour la gestion des ressources humaines".
Ainsi installé, le directeur envisage déjà d’étoffer l’activité d’Envie 72. Plusieurs projets sont en réflexion pour être développés à moyen terme : le réemploi et le recyclage de smartphone, le réemploi de matériel informatique -une activité qui existe déjà mais est amenée à s’intensifier-, le réemploi de matelas (des matelas d’essai ou renvoyés par des clients, quasi neufs), et la vente de pièces détachées rénovées pour l’électroménager. "Ces activités seront créatrices d’emploi, et nous pourrons les internaliser dans le bâtiment existant. Les activités économiques ne sont pour nous que des moyens, pas notre finalité – qui est l’insertion par le travail", rappelle Leopold Dollon. Sur les 230 salariés (195 en Sarthe, 35 en Mayenne), 190 sont en réinsertion.
Sur la parcelle de 22 ha, les parkings recouvrent un tiers de la surface et sont dotés d’îlots photovoltaïques. 4 500 m2 sont dédiés à l’éco-pâturage et à des jardins collaboratifs. "Nous avons préservé le verger de l’ancienne jardinerie. Ce sera ouvert à tous, aux riverains. Cela reste un outil de travail, mais je veux créer de la vie, participer au vivre ensemble".
Une extension envisagée
Envie Maine conduit un projet immobilier supplémentaire qui va s’inscrire dans cet état d’esprit de l’économie sociale et solidaire : la création d’une micro-crèche d’entreprise. "Nous souhaitons construire un bâtiment sur la réserve foncière de 500 m2 que nous avons sur le parking. On le louerait à une structure porteuse de la micro-crèche. Elle accueillerait douze enfants, et on réserverait deux à quatre places pour nos salariés".
Dans un avenir plus lointain, un nouvel investissement immobilier est envisagé, pour lancer l’extension du bâtiment actuel afin d’accueillir la dernière activité transférable d’Envie 72 : celle du recyclage de mobilier bois et de La Machinerie (chantier d’insertion de second œuvre), actuellement dans des locaux loués à l’Afpa. "Ce sera peut-être pour 2024. Nous serons alors 130 personnes sur le site".
