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Le spécialiste de la chaleur fatale Enogia mise sur l’hydrogène
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Le spécialiste de la chaleur fatale Enogia mise sur l’hydrogène

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Créée en 2009 par Arthur Leroux et Antonin Pauchet, l’entreprise marseillaise Enogia conçoit et fabrique des systèmes qui permettent de convertir la chaleur en électricité. Depuis la crise sanitaire, la société a élargi son activité en s’attaquant au marché des compresseurs d’air pour piles à combustible.

Arthur Leroux (à gauche) et Antonin Pauchet dirigent l’entreprise marseillaise Enogia — Photo : D.Gz.

Enogia est aujourd’hui positionnée sur deux métiers et deux marchés différents. Depuis sa création, en 2009, l’entreprise conçoit et fabrique des systèmes, dits ORC (Organic Rankine Cycle) afin de convertir la chaleur en électricité. "Toute activité humaine génère de la chaleur. Dans l’activité industrielle, cette chaleur est parfois récupérée pour générer de la chaleur, mais elle peut également permettre de produire de l’électricité", explique Arthur Leroux, qui dirige l’entreprise (59 salariés) basée dans les quartiers nord de Marseille. "Nous sommes sur un marché en très forte croissance. Depuis 2017-2018, les questions de transition énergétique sont au cœur des débats. Utiliser les déchets de chaleur, encore appelés "chaleur fatale" pour créer une électricité constante et pilotable est une solution idéale", poursuit le dirigeant. L’entreprise a ainsi conçu des systèmes plug and play, les plus simples d’utilisation possible. Enogia s’est positionné dans le monde de l’agroénergie et du traitement des déchets et réalise 75 % de ses 3 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’international, dans près de 25 pays dans le monde. "Négliger l’export aurait été une erreur. De nombreux pays sont bien plus avancés que le nôtre sur ces dossiers. En France, il n’existe que 500 unités de méthanisation, contre 14 000 en Allemagne".

Des compresseurs pour piles à combustible

Après une année de repli en 2020, pour cause de crise sanitaire, l’entreprise a connu une croissance de 50 % de son chiffre d’affaires dès 2021. Toutefois, Enogia, qui est aussi entré en Bourse en 2021 et a levé près de 12,6 millions d’euros, envisage une plus forte croissance dans les années à venir. "Nous visons ainsi les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à trois ans", ambitionne Arthur Leroux. Pour y parvenir, Enogia s’est positionné sur un nouveau marché : celui de l’hydrogène. "On parle beaucoup de l’hydrogène. Au final, c’est un carburant que l’on peut produire et que l’on utilise ensuite dans une pile à combustible. Nous avons décidé depuis la fin de la crise sanitaire de nous positionner sur la fabrication de compresseur d’air pour piles à combustible", détaille le dirigeant. Enogia conçoit et fabrique ainsi, à l’image de ses centrales de production d’électricité, un équipement compact et de technologie similaire. Mais, à la différence d’autres fabricants, la société ne souhaite pas développer des compresseurs disponibles sur catalogue. Enogia veut en effet faire des compresseurs sur mesure et travailler en partenariat avec les fabricants de piles à combustible, soit une quarantaine de sociétés dans le monde, en se positionnant alors comme équipementier. "Nous travaillons sur des prototypes qui sont en test chez de futurs clients potentiels. À terme, ce marché pourrait représenter la moitié de notre chiffre d’affaires. Pour le moment nous fabriquons des prototypes. Mais quand nos compresseurs seront intégrés en série et que l’utilisation de l’hydrogène - et donc des piles à combustible - va se démocratiser, nous connaîtrons une croissance très importante. Les acteurs privés et publics sont en phase et il existe des " Plan hydrogène ", dans presque tous les pays du monde", s’enthousiasme-t-il.

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