Il qualifie son objectif à la fois de "farfelu" tout autant que "faible". Emmanuel Delahaye, fondateur à Saint-Mars-du-Désert de ReCollection, TPE de quatre collaborateurs développant un site de vente en ligne de meubles et d’objets design, fait de cette apparente antinomie son leitmotiv. Le dirigeant, après un exercice 2021 clôturé sur 2,8 millions d’euros de chiffre d’affaires, table sur 10 millions d’euros en 2027.
Cette ambition, il se l’est fixée notamment au regard de la croissance de l’entreprise depuis sa création en 2016. Elle réalisait alors 200 000 euros de chiffre d’affaires, puis a été boostée par l’explosion des ventes en ligne durant les confinements et devrait approcher 3 millions d’euros en 2022. Le développement de la TPE a également été favorisé par une volonté de se positionner sur des market place "afin de gagner en visibilité", telle que celles de La Redoute, Maisons du Monde ou Leroy Merlin.
Travailler avec des artisans locaux
Cette tendance à la croissance, il compte la consolider en retravaillant les outils de référencement du site. "Il nous faut rechercher de nouveaux fabricants pour développer notre gamme de produits, nous nous devons d’être réactifs". L’entreprise, qui prévoit une embauche à court ou moyen terme, va insister sur l’aspect communication, "ce que nous n’avons jamais fait."
Dans ce milieu ultra-concurrentiel de la vente en ligne, ReCollection dispose d’un catalogue de 168 000 références, se fournissant à 80 % en Europe. Sa singularité est que l’entreprise accompagne de petits fabricants qui ne sont pas forcément outillés pour vendre en ligne, lui permettant de commercialiser des marques encore méconnues. Pour continuer à se démarquer et valoriser le made in France, le dirigeant souhaiterait travailler avec des créateurs de meubles et designers locaux.
Un appel aux associations locales pour récupérer les produits retournés
Autre particularité de ReCollection, l’entreprise ne dispose pas d’entrepôt, "le fabricant expédiant directement le produit au client", précise Emmanuel Delahaye. Reste qu’environ 5 % des meubles ou objets-déco sont retournés par ces derniers (défaut, format inadapté, etc.) "Certains retours sont gérés en direct par le fabricant, d’autres non et nous récupérons alors les produits, précise le dirigeant. Et il est hors de question de les détruire". La TPE les offre donc à Emmaüs et envisage d’aller plus loin dans cette démarche de don. Elle lance à cet effet un appel aux associations locales, œuvrant à titre d’exemple dans le relogement, pour revaloriser les mobiliers et objets de décoration qui n’ont pas eu l’heur de satisfaire le client.
