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Le projet régional Saphyr associe robotisation et photonique pour séduire l’aéronautique et le spatial
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Le projet régional Saphyr associe robotisation et photonique pour séduire l’aéronautique et le spatial

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Le projet régional d’innovation collaborative SAPHyR, qui souhaite développer une filière de solutions photoniques et hyperfréquences pour le marché de l’aéronautique et du spatial, va présenter trois démonstrateurs au Bourget fin juin. L’un d’eux couple le pilotage de systèmes robotiques aux technologies laser. Les entreprises associées à ce nouveau procédé nourrissent de grands espoirs.

Les porteurs du projet de l’un des démonstrateurs du projet collaboratif SAPHyR, piloté par le pôle de compétitivité Alpha-RLH (Route des Lasers et Hyperfréquences) — Photo : Romain Béteille

"La grande dimension rencontre la petite." C’est ainsi que se présente l’un des trois démonstrateurs qui seront embarqués au salon aéronautique du Bourget par SAPHyR (Solutions photoniques et hyperfréquence pour l’aéronautique), un projet d’innovation collaborative lancé en 2017 souhaitant adapter les solutions photoniques et hyperfréquence au marché de l’aéronautique et du spatial. Porté par le pôle de compétitivité régional Alpha RLH (Route des Lasers et Hyperfréquences), SAPHyR a déjà présenté neuf prototypes innovants lors de l’édition 2019 du salon, et opère cette année un retour en force.

Industrie 4.0

Le démonstrateur en question couple le pilotage de bras robots et la technologie photonique pour produire des composants en fabrication additive. La promesse : permettre à la technologie laser de réaliser des pièces en 3D. Le "fabricant" (VLM) et le "motoriste" (Amplitude) sont associés au centre technologique Alphanov, le "préparateur", qui intègre au robot la fibre (développée par la société Glophotonics) permettant de transporter le rayon laser dans l’espace. Cette association inédite entend bien faire valoir le rôle innovant de ses technologies couplées.

Le projet associe plusieurs entreprises girondines. La première, VLM Robotics (30 salariés, environ 4 millions d’euros de chiffre d’affaires), fondée en 2002, s’est spécialisée dans la fabrication de cellules agiles robotisées destinées à la manufacture industrielle.

Fournissant des entreprises dans une multitude de domaines (aéronautique et spatial, BTP, transport, énergie…), elle évolue dans le domaine de l’industrie 4.0, permettant "la production de pièces à l’unité sur des séries très fragmentées. L’industrie 4.0 va permettre aux robots de produire à l’unité de manière imprévisible, en s’ajustant en temps réel en fonction des besoins des industriels. Avec un seul centre de commande (multicanal), on peut passer de travaux de manutention à de l’instrumentation en s’adaptant au geste de fabrication demandé, du rotomoulage au collage de plaques", explique Béatrice Rivalier, responsable R & D de VLM.

Vaste potentiel

Ces procédés uniques se couplent, par l’intermédiaire de ce démonstrateur, à ceux du groupe girondin Amplitude Laser (450 salariés, une centaine de millions d’euros de chiffre d’affaires). Fondé en 2001, il s’est spécialisé dans la fabrication de lasers ultrarapides (femtoseconde), notamment pour la fabrication d’écrans plats et l’ophtalmologie. Ses lasers, de plus en plus puissants, s’ouvrent à de nouveaux marchés potentiels au gré de leurs avancées technologiques.

Parmi les promesses du projet, on note l’amélioration de la performance et de la consommation en carburant des avions en reproduisant sur des pièces d’avion la texture de la peau de requin, ou encore l’amélioration des propriétés physico-chimiques des surfaces pour empêcher la glace de se former sur le bord d’attaque des avions. "Nous apportons une puissance laser importante pour faire de la texturation à très haute précision et résolution sur de grandes surfaces, le tout à une échelle micrométrique", poursuit Vincent Rouffiange, vice-président d’Amplitude.

Aux industriels le soin d’imaginer la suite. "Le laser est une technologie frugale et la robotique assez agile pour produire une pièce unique en consommant la juste quantité de matière nécessaire", termine Béatrice Rivalier. "Nous sommes prêts pour l’industrialisation. On n’attend plus que la demande."

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